La clémentine corse, un trésor insulaire

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Reconnaissable à sa petite taille et ses feuilles vertes synonymes de fraîcheur, la clémentine corse IGP arrive sur les étals de la métropole et apporte avec elle toute la délicatesse et le soleil de l’île de beauté.

Clémentinier
Clémentinier

À l’heure où le consommateur recherche de plus en plus des produits made in France qui respectent l’environnement, la clémentine corse a tout pour séduire. Cette production d’agrumes bien particulière, en agriculture raisonnée, concerne une zone de production qui s’étire de Casamozza, au sud de Bastia, jusqu’à Solenzara, au nord de Porto-Vecchio. Une production en bord de mer qui puise justement toute son originalité dans ce dialogue si singulier, qui caractérise la Corse, entre montagnes et influences maritimes. « Il existe un vrai effet terroir sur ces sols acides. C’est ce qui lui donne son goût, moins sucré, sa taille plus petite, aussi, et cette peau plus fine que les autres », explique Jean-Paul Mancel, président de l’Aprodec, association de promotion et de défense de la clémentine corse.

Jean-Paul Mancel est président de l’Association de promotion et de défense de la clémentine corse Ⓒ Aprodec

Depuis 2007, une indication géographique protégée garantit toutes les caractéristiques de ce fruit, érigé en véritable symbole de l’île. Son identité se trouve dans ses longues feuilles vertes, « qui donnent une information précieuse sur sa fraîcheur », son jus, sans pépins, légèrement acidulé, et cette peau délicate. Sans activateur, la clémentine corse atteint sa maturité obligatoirement sur l’arbre, « et il n’existe pas de traitement chimique après la récolte ». L’autre particularité réside dans la rapidité de son acheminement sur les étals. « Le cahier des charges prévoit au maximum six jours entre la récolte et la mise en vente, mais en général, on est plutôt sur trois jours, as sure le président. Depuis que l’on a des bateaux tous les jours, tout va bien », sourit-il. 

LA FRAÎCHEUR ET L’ÉLÉGANCE

La récolte démarre dès la mi-octobre et se fait entièrement à la main. « Avec un sécateur, on coupe à deux feuilles au-dessus du fruit, on les dispose dans des caisses et elles partent dans l’une des stations de conditionnement pour être mises en barquettes », explique Jean-Paul Mancel.

Le soir même, les clémentines sont chargées sur le bateau au départ de Bastia, passent la nuit à bord et sont débarquées sur le continent pour atteindre Cavaillon (Vaucluse) à 8 heures du matin. Les fruits corses sont ensuite acheminés sur le territoire.

La production, qui observe une légère hausse, « se porte bien », selon le président. « Beaucoup de femmes s’installent et on voit se renouveler d’anciennes plantations auparavant à l’abandon. » En tout, l’IGP compte 150 producteurs, dont 10 % en bio et 1 % en Label rouge, mis en place en 2013. Ce dernier se veut premium : « On est par exemple plus strict en termes de défauts visuels et le fruit donne plus de jus et plus de sucre. »

Si sa fraîcheur et son acidité charmeuse séduisent les chefs qui la travaillent dans leurs desserts ou en accompagnement d’un canard ou d’un foie gras, « c’est au naturel qu’elle se déguste. Il n’y a rien de mieux que ça », sourit Jean-Paul Mancel, qui livre un petit secret pour un peu d’originalité : disposer les quartiers dans un congélateur pour en faire des bonbons glacés. Juste une suggestion, of Corse. 

LA CLÉMENTINE CORSE EN CHIFFRES

  • 96 % des clémentines produites en Corse sont commercialisées sous IGP
  • 2007 : date d’obtention de l’IGP
  • 2 variétés de clémentines concernées : la commune (70 à 75 % du volume) et la cafin
  • 2e production la plus importante en Corse après le vin, aussi bien en termes de volume que de chiffre d’affaires
  • 20 000 à 30 000 tonnes produites par an
  • 30 000 à 45 000 euros de CA par an
  • 150 producteurs
  • 10 % de la production en bio
  • 1 % de la production en Label rouge 

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