Paroisse Lozérienne de Paris et d’Ile de France : retour sur la conférence « La foi chrétienne en Cévennes »

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Sous l’égide de la Paroisse Lozérienne de Paris et d’Ile de France, du Père Joseph BOISSIER, son aumônier et d’Anne
BERNARD-GELY, sa présidente, était organisée, mardi 2 avril 2019, à 19h, au foyer de la Cité des Fleurs, une
conférence remarquable intitulée : «  la foi chrétienne en Cévennes » par le pasteur Jean-François BREYNE, ancien
pasteur en Cévennes, au Vigan où il avait en charge plusieurs communes pour son ministère.
En présence de Pierre MOREL A L’HUISSIER, député de la Lozère ; de Jean-Pierre BONICEL, président de l’Association
des Lozériens de Paris ; de Raymond TREBUCHON, président d’honneur de la Ligue Auvergnate et de René-François
BERNARD, maire-adjoint du VIIème arrondissement, près d’une cinquantaine de Lozériens et quelques aveyronnais
et cantaliens de Paris ont écouté avec la plus grande attention, les propos enthousiastes et éclairants du pasteur
Jean-François BREYNE aussi féru en théologie et en histoire religieuse que pédagogue et conteur d’anecdotes sur la
foi cévenole.
C’est le Père BOISSIER, aumônier de la Paroisse Lozérienne de Paris qui souhaita la bienvenue «  en terre
auvergnate » suivi par la présidente, Anne BERNARD-GELY qui esquissa le portrait de Jean-François BREYNE, pasteur
de la paroisse luthérienne Saint-Jean dans le VIIème arrondissement, ayant effectué 6 ans de ministère dans les
Cévennes, puis à Nîmes, prédicateur, très engagé dans l’œcuménisme, membre du conseil national de l’Eglise
protestante unie de France depuis 2013 et vice-président de ce conseil depuis 2017.
L’intervenant scinda son exposé en 3 parties dont un panorama de l’histoire de la Réforme qui permit aux
participants de se remémorer ces temps religieux et historiques. Il mena l’assistance à la rencontre de Luther,
exégète et prédicateur, « très incarné, habité par des fulgurances », voulant un retour aux langues bibliques, fondant
sa foi sur la grâce, la raison et la conscience, dans une expérience : « la Réforme, spirituelle et mystique », le péché
selon lui, étant « l’homme replié sur lui-même ». Inventeur du chant d’assemblée, Luther était aussi un combattant
et un pamphlétaire. Calvin, quant à lui, inventeur du français moderne était un bâtisseur dans sa « cité-école » :
Genève. Egrenant les diverses réformes de l’Eglise protestante, le pasteur insista sur les thèmes fondateurs tels que
la Bible, la grâce et « soli deo gloria » : Dieu seul est sacré.
Au sujet de la Lozère, Jean-François BREYNE montra sur une carte du XVIème siècle, « le croissant réformé » et
déclara que les protestants en France représentent 2% de la population actuelle. Avant 1550, dit-il, ce sont les
marchands drapiers et les cheminots colportant la Bible, des évêques protecteurs et la noblesse cévenole qui ont
favorisé un protestantisme rural dans le sud de la Lozère, avec la construction de temples réformés ; il évoque la
conversion en masse de Marvejols au protestantisme sous l’influence du Seigneur Astorg de Peyre. Après la
Révocation de l’Edit de Nantes, les communautés protestantes se sont réfugiées dans les vallées profondes,
caractéristiques de géographie cévenole ; c’est le « désert » commémoré chaque année par un rassemblement en
septembre aux confins du Gard et de la Lozère.
Il y a actuellement un seul pasteur en Lozère pour environ 1000 familles qui ont conservé une influence historique. Si
des « divergences » ont pu exister entre catholiques et protestants jusqu’aux années 60 dans les Cévennes, les
relations se sont apaisées et ils préparent souvent ensemble des évènements religieux œcuméniques.
Jean-François BREYNE mettant l’accent sur la place majeure donnée à la parole dans la religion protestante, fit part
par exemple, des coutumes concernant les sépultures dans les jardins, près des maisons et expliqua ensuite avec
intérêt, l’implantation des vaudois dans le Lubéron et la vallée d’Aoste, parlant la langue occitane. En conclusion,
l’orateur fit voyager de la Lozère vers l’Afrique du Sud où dans la région du Cap, ont émigré des lozériens et des
provençaux, échappant aux persécutions liées à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685.
Furent évoquées également les « gorges noires », surnoms donnés autrefois aux protestants dans le sud de la Lozère
et l’égalité pour les femmes pasteurs (34% des pasteurs) obtenue en 1966.
Le Père BOISSIER et Anne BERNARD-GELY remercièrent chaleureusement le pasteur Jean-François BREYNE pour son
exposé « très riche », donnant aux participants la possibilité de se projeter dans l’Histoire et incitant à la réflexion.
Un débat s’instaura avec l’assistance dans un esprit d’échange et de partage.
C’est un buffet campagnard appétissant qui fut le point d’orgue « matériel » et concret de cette conférence
spirituelle de qualité, très appréciée par l’assemblée.

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