Hôtel littéraire Marcel Aymé, au fil des pages

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Perché sur la butte de Montmartre (Paris 18e), à quelques enjambées de la place du même nom, l’hôtel littéraire Marcel Aymé semble n’avoir qu’une seule vocation: offrir une escapade littéraire à tous ses visiteurs, de jour comme de nuit.

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L'hôtel littéraire Marcel Aymé. Crédit : DR.

Sous la pierre de taille de ses établissements, la Société des hôtels littéraires ne cesse de personnifier les auteurs chers à Jacques Letertre, son bibliophile fondateur. Lorsqu’il commence cette aventure, ce dernier en est persuadé, «les gens veulent plus qu’être bien hébergés. Ils désirent qu’on leur apprenne des choses, et avoir accès à des idées». Pour l’hôtel Marcel Aymé, inauguré en 2018 et situé rue Tholozé dans le 18e arrondissement de Paris, ce qui a le plus compté, «c’est tout d’abord la cohérence géographique», déclare Jacques Letertre. En effet, comme il le souligne, «Marcel Aymé a passé l’essentiel de sa vie dans un rayon géographique de moins de 100 m aux alentours de cet hôtel. Les personnes qui viennent dans ce quartier s’attendent à ce qu’on leur parle de Montmartre, et il s’avère que l’écrivain qui l’a le plus fait, c’est tout de même lui.» Littéraire, l’hôtel Marcel Aymé l’est indéniablement, et ce, comme les différents établissements qui constituent aujourd’hui le portefeuille de cette société fondée en 2012 par cet épris de littérature. Ainsi, rien en ces lieux n’a été laissé au hasard. Mieux encore, tout semble avoir pour vocation la réminiscence de l’écrivain et dramaturge de la première moitié du XXe siècle.

Par divers sillages, l’hôtel MarcelAymé évoque l’auteur autant que la multiplicité de ses œuvres. Sur les fauteuils, par exemple, s’impriment des juments, en hommage à son roman La Jument Verte. Dans chacune des 39 chambres, la présence de photos en noir et blanc sur les murs rend l’écrivain plus vivant que jamais. Et comme «hôtel littéraire» dit immanquablement « livres », des centaines d’ouvrages ont été disséminés au gré des pièces. Dans les chambres – existe-t-il meilleur endormissement que celui bercé de mots ? – mais également dans l’entrée principale et dans la salle du petit déjeuner, située au sous-sol. Si la plupart sont en libre service et constituent ensemble une véritable bibliothèque, d’autres – aussi rares que précieux – appartiennent à la collection personnelle de JacquesLetertre. «Des collections réalisées sur plusieurs années, contenant des manuscrits et des éditions originales» offrent à l’hôtel de subtils airs de musées. Pensé comme un roman, l’établissement cache en ses recoins des extraits de textes signés « Marcel Aymé ». Dans le hall, on peut notamment lire : «Il y avait à Montmartre, dans la rue de L’Abreuvoir, une femme prénommée Sabine, qui possédait le don de l’ubiquité. Elle pouvait à son gré se multiplier et se trouver en même temps,

de corps et d’esprit, en autant de lieux qu’il lui plaisait souhaiter…», un extrait du Passe-Muraille, publié en 1943. Enfin, plus que des hôtels de passage, les établissements de la Société des hôtels littéraires possèdent aujourd’hui la bannière «entreprise à mission». Ainsi, l’hôtel littéraire Marcel Aymé est également un véritable lieu de vie où la culture tient une place à part entière. « Nous organisons 200événements liés aux livres par an : des pièces de théâtre, des soirées autour de livres, des prix de lecture ou des expositions», souligne fièrement Jacques Letertre. «Les hôtels littéraires existent pour éveiller la curiosité de chacun mais aussi pour donner envie aux gens de lire», conclut ce passionné.

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