Punaises au pied du lit, Valpas sur le pied de guerre

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L’entreprise finlandaise Valpas vient de lever 1,6 M€ pour accélérer son déploiement, notamment en France, sur un thème particulièrement angoissant pour les hôteliers, les punaises de lit. L’idée de son fondateur consiste à endiguer le mal à la racine, à savoir, au pied des lits.

Les cofondateurs de Valpas.
Les cofondateurs de Valpas. Crédits : Au Coeur du CHR / Valpas.

C’est parce qu’il en a lui-même fait l’amère expérience que Martim Gois, dirigeant et cofondateur finlandais de Valpas s’est lancé dans la lutte contre les punaises de lit. Un fléau pour les hôteliers qui préoccupe jusqu’au plus haut sommet de l’État français. Le Gouvernement a en effet établi, en mars dernier, le premier plan interministériel de lutte contre leur propagation destiné à informer et à accompagner aussi bien les professionnels que le grand public. Les punaises de lit avaient pourtant disparu des foyers français dans les années 1950 avant de ressurgir une quarantaine d’années plus tard, aidées par l’essor de la mobilité internationale.

« Lorsqu’on s’en rend compte, c’est déjà trop tard »

« Elles se répandent aussi rapidement qu’un virus et sont difficiles à détecter parce que la période d’incubation est assez longue. Lorsqu’on s’en rend compte, c’est déjà trop tard », analyse l’entrepreneur.
Les études sur le sujet montrent par ailleurs que les parasites ont développé au fil du temps une résistance aux traitements chimiques, principalement utilisés depuis la prolifération du phénomène et paradoxalement nocifs pour l’humain et la planète.

Prévention, alerte et suivi

Le trentenaire et son associé ont donc décidé d’aborder le problème sous un nouvel angle : les capturer dès leur arrivée dans un lieu, plus spécifiquement, dans les chambres d’hôtels, pour limiter les risques mais aussi l’usage intempestif de traitements chimiques. Ils ont ainsi développé des pieds de lit dont le revêtement attire les insectes et dotés d’un puits dans lequel tombent les bestioles. L’entreprise s’est appuyée sur des recherches et des observations du comportement des parasites pour concevoir la solution. Misant sur la technologie de l’Internet des objets, les pieds de lit sont connectés à une application de gestion qui avertit en temps réel l’hôtelier de la présence d’un corps étranger dans le réceptacle. Il ne reste plus qu’à vider précautionneusement le contenu dans les sanitaires après avoir identifié le trouble-fête.

« C’est à la fois rassurant pour nous, mais aussi très pratique car le système permet aussi de détecter d’autres insectes ou un niveau de poussière anormal, témoigne Line Rodas, assistante de direction à l’Hôtel du Jeu de Paume, à Paris. Cela nous permet de remédier rapidement à un défaut de nettoyage ou de détecter d’autres causes. Le logiciel nous permet aussi d’archiver les événements par chambre, cet historique peut être très utile en cas de récidive. » La marque entend se positionner comme un repère de sûreté sanitaire pour les clients.

« La notion de risque existe dans leur esprit et nous souhaitons créer un nouveau standard d’hygiène en prévenant les infestations, ajoute Martim Gois. Grâce au logiciel, nous pouvons aussi prouver que les chambres sont irréprochables. » Les hôtels utilisateurs peuvent ainsi apposer le label Valpas pour informer les consommateurs de leur démarche. L’entreprise affiche un portefeuille de 160 clients, dont une quarantaine à Paris, où un bureau local ouvrira bientôt, notamment grâce au récent tour de table à 1,6 M€ opéré par l’entreprise. D’ici à deux ans, elle vise un millier de clients, notamment dans d’autres grandes villes françaises, Nice ou Strasbourg faisant figure de premiers points d’attache. Elle s’est aussi rapprochée du GNI dans l’espoir d’un partenariat.

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