JOP 24 1er bilan – GHR : « Ne gâchons pas les fruits des Jeux ! »
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Pour la présidente du GHR, Catherine Quérard, si la période estivale s’est révélée décevante dans l’Hexagone, notamment à Paris, elle a tout même apporté des éléments qui laissent entrevoir des lendemains plus heureux. Et cela grâce aux Jeux Olympiques.
Une question toute simple : quelles leçons tirez-vous de cette période ?
Un bilan très contrasté. Les Jeux Olympiques, en tant que tels, sont une très belle réussite. Ils ont mis en valeur Paris et la France, à la fois pour l‘accueil, la beauté des monuments, l’organisation, et le dynamisme et la cohésion du peuple français. En revanche, la préparation en amont a été très contraignante, notamment pour la capitale et l’ensemble de l’Ile-de-France. Cela s’est traduit par un arrêt des grands événements en juin et de nombreuses contraintes de circulation. Sans oublier les différentes élections et la dissolution… Quelque 40 000 barrières ont ainsi enfermé les acteurs du CHR à Paris, dont certains ont perdu jusqu’à 80 % de leur chiffre d’affaires. Puis, une fois les Jeux Olympiques lancés, quelques-uns ont pu retrouver un certain dynamisme. Néanmoins, ceux installés en dehors des zones des sites olympiques ont enregistré de fortes baisses des ventes.
Pour autant, les chiffres fournis par ADN Tourisme et Atout France montrent une hausse de la fréquentation touristique.
Les résultats du bilan des flux touristiques n’ont pas été retranscrits dans les activités du CHR. Les touristes étaient malgré tout présents. Mais ils ont été très regardant sur leurs dépenses. Les chiffres de nos 15 000 adhérents montrent un repli des chiffres d’affaires au global. L’hôtellerie arrive à se maintenir, si l’on peut dire, avec un repli de 6 % de son activité. En revanche, la partie restauration enregistre de fortes pertes. Elles oscillent de 10 % à 20 % selon les acteurs, y compris pour ceux installés dans des bassins touristiques. Par exemple, la Bretagne a moins attiré de vacanciers par rapport à l’été précédent. Cela dit, beaucoup de Français n’ont pas pris de vacances cet été du fait des jeux, ce qui laisse présager une belle arrière-saison. Et les premiers chiffres des réservations sont encourageants. Qui plus est, avec un retour des touristes internationaux lors des JOP, notamment les Américains et les Asiatiques, et la belle image que nous avons donnée au monde entier, je pense qu’ils reviendront dans les prochaines années. Pour autant, la période estivale que nous venons de traverser est décevante, pour l’ensemble du territoire, et plus particulièrement pour la capitale. Mais, si ces jeux n’avaient pas eu lieu, il est fort probable que les chiffres auraient été pires, vu l’image que notre pays diffusait auparavant.
La partie restauration enregistre de fortes pertes, allant de 10 % à 20 % selon les acteurs
Dès lors, il faut s’attendre à des jours heureux…
N’oublions pas que notre secteur n’a toujours pas digéré la période post-Covid. Les PGE continuent à être remboursés, et le CHR est encore confronté à l’inflation, aux problèmes liés à l’énergie et aux difficultés de recrutement, sans oublier la question des titres-restaurant. La prochaine politique du Gouvernement en matière touristique ne devra pas tourner autour des hausses d’impôts et autres taxes. Le CHR ne serait pas en mesure de les absorber si, dans le même temps, nous souhaitons avancer en matière sociale et environnementale, développer les investissements, etc. Du reste, quand la cellule d’indemnisation sera opérationnelle, nous resterons très vigilants quant à son fonctionnement. Le GHR fait partie de cette commission à travers Pascal Mousset, à la tête du GHR Paris Ile-de-France.
Le pays a besoin de retrouver une certaine sérénité et de renouer avec la croissance
Finalement, si vous deviez résumer cette période en quelques mots.
Les JOP ont montré que quand on veut, on peut. Nous sommes plein d’espoir. A condition, de ne pas gaspiller notre énergie dans de vaines querelles politiciennes. Le pays a besoin de retrouver une certaine sérénité et de renouer avec la croissance. Ne gâchons pas les fruits des JOP ! Un dernier mot : je profite de vos colonnes pour féliciter les restaurateurs qui ont accordé des remises pour permettre aux forces de l’ordre de se sustenter. Un grand bravo !