Le vignoble Boizel, créé en 1834, est aujourd’hui dirigé par les frères Florent et Lionel Roques-Boizel, la sixième génération de la famille. Ils ont entrepris différentes évolutions pour mettre la maison à la page de l’œnotourisme et produire des cuvées constituant le reflet du terroir.
Alors que les rayons du soleil réussissent à percer les nuages, se dévoile le village d’Avize depuis la parcelle du champagne Boizel située sur un coteau en surplomb. Comme un symbole pour cette maison dont la famille est en partie originaire de cette commune du département de la Marne.
Depuis 2019, la sixième génération, représentée par les frères Florent et Lionel Roques-Boizel, préside à la destinée du champagne Boizel, fondé à Épernay en 1834 par Auguste Boizel et Julie Martin. La maison dispose d’un approvisionnement issu de 70ha de vignes, dont sept en propriété, situés sur la Côte des Blancs et dans la vallée de la Marne. « Chaque génération adapte et innove », raconte Lionel Roques-Boizel. À raison, puisque les deux frères, arrivés en 2010, ont engagé à partir de 2016 d’importants travaux sur leur site de l’avenue de Champagne, en plein cœur d’Épernay.
L’Atelier 1834 a ainsi été inauguré en 2018 pour accueillir leur activité œnotouristique. L’année 2018 a d’ailleurs marqué le début de l’ouverture à la visite des caves de la maison, creusées 11 mètres sous la bâtisse datant de 1858. Elles entreposent les cuvées millésimées et Joyau, son étendard depuis 1961. S’agissant de cette dernière, « l’idée est de la laisser vieillir plus de dix ans. La nature dicte la quantité », précise Florent Roques-Boizel. De plus, le chai a été rénové pour recevoir dans la cuverie de plus petits contenants, et donc faciliter le parcellaire, « en isolant davantage de crus », comme le précise Florent Roques-Boizel. Avant que son frère Lionel ne vienne compléter ses propos : « Grâce à la nouvelle cuverie, nous disposons d’une vision plus orientée sur le terroir. »
Nouvelle identité
L’évolution de l’identité du domaine a notamment été dictée par le bouleversement des conditions de production, lié au dérèglement climatique. « Le climat se réchauffe, les raisins sont vendangés de plus en plus mûrs. L’idée est donc d’affiner le style. Nous réfléchissons à la manière de préserver la fraîcheur et la finesse des champagnes, en augmentant la part de vin de réserve dans les assemblages par exemple », complète Lionel Roques- Boizel. Aussi, depuis 2017, la maison possède des foudres pour l’élevage de ces vins de réserve. Sur ces derniers, et alors que la tradition familiale s’était portée sur le fait de les mélanger le moins possible, les frères ont décidé de « regarder du côté de la réserve perpétuelle pour certaines cuvées ». L’élevage en foudre est « intéressant pour la structure, le toucher en bouche et a permis de réduire le dosage », souligne Florent Roques-Boizel.
Mais l’évolution n’a pas seulement concerné la production du champagne. Une nouvelle identité visuelle marque également le changement. En effet, le logo représentant un blason accompagné de lions a laissé place à une création « inspirée des arches de la cuverie ». Même s’il s’agit d’une pure coïncidence, la disposition des trois arches s’apparente à la représentation de la lettre B, comme Boizel. La sobriété s’affiche donc aujourd’hui sur les étiquettes qui ornent les quelque 500.000 bouteilles produites chaque année et distribuées auprès des cavistes et CHR.
Cinq collections
Enfin, les différentes cuvées Boizel sont déclinées selon cinq collections : Les Intemporels (Brut réserve, Rosé absolu et Ultime zéro) ; Les Grandes années composées des millésimés, Joyau, La Collection Trésor, rassemblant les plus anciens millésimes, et L’Origine (le blanc de blancs La Côte et le blanc de noirs La Montagne) qui mettent en valeur le terroir. Une gamme qui reflète la stratégie de la maison, rappelée par Florent Roques-Boizel : « Selon nous, l’assemblage, avec notamment la cuvée Joyau, demeure le summum du savoir-faire champenois, mais nous avons également envie de montrer les crus. »
