L’œuf ne connaît pas la crise. Ses ventes sont toujours orientées à la hausse et c’est un des aliments les plus largement appréciés, en France comme dans le monde. Mais surtout, le produit monte en gamme, grâce au logo Œuf de France et à la diminution rapide des productions en cages aménagées.
C’est un chiffre à donner le tournis. Chaque année, 1 000 milliards d’œufs sont consommés dans le monde. Près de 5 milliards de poules sont mobilisées autour de cette production. C’est dire la place accordée à cet aliment de base dans la plupart des pays de la planète. L’œuf se glisse partout dans les entrées, les plats ou les desserts. Le 11 octobre dernier, l’Interprofession, le CNPO (Comité national pour la promotion de l’œuf), organisait la Journée mondiale de ce produit. 14,3 milliards d’œufs sont produits sur notre territoire avec 46 millions de poules réparties sur 2 300 élevages. La filière mobilise ainsi 10 000 emplois directs. 94 % des Français considèrent que l’œuf est incontournable dans l’alimentation et 98 % en consomment. Ses ventes ont même fait un bond d’1,8 % sur les six premiers mois de l’année.
LE LOGO ŒUF DE FRANCE PLÉBISCITÉ
Le scandale des œufs au fipronil venus des Pays-Bas, en juin 2017, n’a guère affecté la filière française. Au contraire, les consommateurs recherchent l’origine française des produits et 87 % considèrent qu’il s’agit d’un critère de choix important. Ce sont deux points de plus qu’en 2017, selon l’enquête CNPO/CSA. Le logo Œuf de France, issu d’une démarche collective portée par l’Apaf (Association des produits agricoles de France) et lancé il y a un an, est déjà présent selon l’organisation sur « une majorité des œufs présents en grande distribution ». La restauration reste moins sensible à ce signe de qualité, qui représente seulement 30 % de ce marché spécifique, même si Metro fait partie des grandes enseignes adhérant à la démarche. Mais l’interprofession se montre optimiste et estime que cette part de marché devrait rapidement monter à 50 %. Il est par ailleurs possible que ce logo figure à terme sur les produits transformés à base d’œufs. La qualité des produits achetés par les consommateurs à domicile monte rapidement. Ainsi, les productions issues de cages aménagées ne représentent pas plus de 44 % des ventes à domicile. Ce sont deux points de part de marché perdus en un an, même si les productions en cages aménagées représentent toujours 57,8 % du parc. En eff et, la proportion des œufs issus de cages aménagées reste un peu plus importante dans la restauration et dans les ovoproduits. Les œufs issus de poules élevées en plein air, dont ceux estampillés Label rouge, représentent désormais près d’un tiers du marché. Mais ce sont surtout les œufs bio qui ont le vent en poupe, avec 19 % de parts de marché et une progression des ventes de 6 %. De fait, la transition vers les élevages alternatifs à la cage progresse très rapidement. Ils ont plus que doublé en dix ans. Entre 2017 et 2018, leur nombre a progressé de 9 %.
