Covid 19 : Pourquoi la vague de dépôts de bilan n’a pas encore eu lieu ?

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La vague de dépôts de bilan annoncée n’a pas eu lieu, ou du moins pas encore. En 2021, les défaillances d’entreprises, particulièrement dans l’hôtellerie-restauration, continuent de chuter. Explications avec la Banque de France.

Annoncée d’abord pour fin 2020, puis pour le printemps 2021, la grande vague des défaillances d’entreprises n’a pas encore eu lieu en France ; c’est vrai pour tous les secteurs d’activité, et particulièrement celui des cafés-hôtels-restaurants (voir graphique ci-dessous). 

La chute du nombre de défaillances « semble se stabiliser à un niveau historiquement bas », analyse la Banque de France, poursuivant : « La défaillance se caractérise par une situation de cessation de paiements. Or les entreprises, en particulier du secteur hébergement-restauration, ont pu bénéficier de mesures de soutien visant à réduire leurs engagements (chômage partiel, moratoires, etc.) et à leur apporter des liquidités (fonds de solidarité, PGE, etc.) ». 

Autre explication de la baisse continue du nombre de défaillances apportée par les spécialistes de la Banque de France, les mesures de soutien économique ne se sont pas arrêtées brutalement en 2021. Le PGE par exemple est tout d’abord prorogé jusqu’à fin 2021. Ensuite il peut ne faire l’objet d’aucun remboursement la première année et être amorti par la suite sur une durée de 1 à 5 ans. De même, les remboursements de dettes fiscales et sociales peuvent faire l’objet d’aménagements. 

Le gouvernement prend les devants

Plus généralement, un plan de sortie de crise a été mis en place par le gouvernement pour accompagner les entreprises et prévenir au maximum les défaillances, comme expliqué dans la Circulaire interministérielle du 6 août 2021 émise par la direction générale des Finances publiques :
« Une information plus précoce du tribunal est mise en place, en facilitant la convocation précoce du chef d’entreprise à un entretien de prévention et en garantissant l’information du président du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire par les commissaires aux comptes sur toute difficulté de nature à compromettre la continuité de l’exploitation de l’entreprise dont ils certifient les comptes dès le début de la phase d’alerte ». 

Cette détection anticipée des entreprises fragilisées par la crise reste encore à l’heure actuelle au stade de projet. « Les deux outils de prédiction des fragilités des entreprises qui coexistent au niveau local sont en cours de rapprochement et une liste commune sera disponible à compter du mois de septembre 2021 », explique le rapport. 

Enfin, afin d’accompagner les entreprises rencontrant des difficultés avec la fin programmée des aides de l’État, au sein de chaque département, la fonction de conseiller départemental à la sortie de crise vient d’être créer ; « elle est assurée par l’actuel secrétaire permanent du Codefi. Les coordonnées de ces conseillers sont mentionnées sur le site economie.gouv.fr. »

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