Le foie gras relève la tête

  • Temps de lecture : 3 min

Secoué par les crises sanitaires de 2016 et de 2017, le marché du foie gras retrouve sa vitesse de croisière. Un retour en grâce rapide, qui montre l’attachement que lui portent les consommateurs français.

«Après deux années de crise, nous avons amorcé un retour sur le marché français », a commenté Michel Fruchet, président du Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras), lors de la conférence de présentation des résultats 2018 du secteur. 2016 et 2017 avaient en effet été marquées par des abattages de canards consécutifs aux épisodes de grippe aviaire. Ces problèmes avaient fait chuter en 2017 la production française de foie gras à 11 630 tonnes. Mais la filière, bien organisée et structurée, s’est rapidement relevée de ce choc conjoncturel. L’année passée, la production était remontée à 16 818 tonnes, soit une croissance de 44,6 % par rapport à 2017. Mais on reste encore loin de 2015, l’année de référence, où la production atteignait 19 242 tonnes. Il faudra sans doute plusieurs années pour retrouver ce niveau exceptionnel.

Cependant, tous les indicateurs sont au vert : le taux d’achat des ménages acheteurs est en hausse, comme les quantités achetées.

Mais surtout, le budget d’achat moyen (32,50 €) est en croissance de 6,5 %. Autre point positif, le foie gras cru, produit de qualité supérieure, se vend de mieux en mieux.

En un an, il gagne 3 points de parts de marché dans la catégorie sur le secteur de la grande distribution, pour approcher les 20 %. Le mi-cuit gagne 1,9 point, alors que la conserve dévisse et abandonne 4 points. Sa part de marché est aujourd’hui réduite à 23 %.

Michel Fruchet a également souligné l’importance de la restauration, avec les grands chefs qui assurent la promotion du produit, mais aussi du marché qui, dans son ensemble, assure une consommation non négligeable. « C’est un des rares secteurs de l’alimentation où l’on travaille autant avec la restauration qu’avec la grande distribution. » Le produit fait toujours rêver et le statut festif s’affirme largement au-dessus des autres produits alimentaires de luxe. 90 % des Français consomment du foie gras et 67 % d’entre eux le savourent au moins deux fois par an. Ils sont également demandeurs de ce produit dans les restaurants. 88 % y souhaitent sa présence « pendant les fêtes de fin d’année » et 57 %, « tout au long de l’année. » Enfin, le produit, fort de sa praticité, veut s’inscrire dans la tendance apéritive actuelle. On peut toutefois constater que la crise a favorisé la croissance des importations. Si la balance commerciale française mar que un excédent de 18,60 M€, c’est très inférieur à ce qui était enregistré il y a quatre ans. En 2018, les importations s’élevaient à 3 848 ton nes, soit une hausse de 13 % par rapport à 2017. Cette résurgence de produits étrangers inquiète le Cifog, qui a annoncé travailler sur une marque Foie gras made in France , avec un logo distinct. Michel Fruchet a également précisé que les importations impactaient davantage le marché de la restauration. Le président du Cifog a ainsi souhaité une meilleure traçabilité de l’origine dans l’intitulé des cartes de restaurant.

La filière a rapidement retrouvé son dynamisme.

Une campagne pour le magret

À partir du 29 avril jusqu’au 8 juin, une campagne radio initiée par le Cifog vantera les vertus de la consommation du magret de canard durant toute l’année. Il s’agit de relancer ce produit, dont l’offre a baissé ces deux dernières années, comme celle du foie gras, en raison des abattages sanitaires importants dans le Sud-Ouest. C’est un produit consommé par 82 % des Français et le Cifog souhaite notamment son retour massif en restauration, en rappelant que 44 % des Français jugent le magret indispensable dans les restaurants.

PARTAGER