Le sondage qui explique le frein à la dématérialisation

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Plusieurs associations de professionnels réunis autour de la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) ont récemment organisé un sondage auprès des restaurateurs et commerçants habilités à collecter les titres-restaurants. Le GNI et l’Association française des maîtres restaurateurs ont participé à cette enquête, qui porte sur 2 686 répondants. Les restaurateurs représentent près des trois quarts de l’échantillon.

Plusieurs associations de professionnels réunis autour de la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) ont récemment organisé un sondage auprès des restaurateurs et commerçants habilités à collecter les titres-restaurants. Le GNI et l’Association française des maîtres restaurateurs ont participé à cette enquête, qui porte sur 2 686 répondants. Les restaurateurs représentent près des trois quarts de l’échantillon.

La quasi-totalité des répondants accepte les titres papiers, mais ils ne sont que 83 % à accepter les titres dématérialisés. Parmi ceux qui refusent ces moyens de paiement, 74 % avancent le fait que le taux de commission est trop important, 27 % d’une trop grande complexité de facturation. Enfin, un professionnel sur cinq estime ne pas avoir une clientèle suffisante pour rentabiliser ce moyen de paiement.

Avance de trésorerie et tarif négocié

Il apparaît d’abord que 54 % des commerces sondés utilisent le circuit de remboursement lent de vingt et un jours pour réduire le taux de commission (à partir de 1,5 % tarif public), et choisissent l’option « avance de trésorerie » avec une conservation longue des titres. Ainsi 93 % des sondés conservent les titres plus d’un mois. 57 % savent qu’ils bénéficient de la possibilité de choisir leur délai de remboursement pour influer sur les taux de commission. Près d’un professionnel utilisateur sur deux les dépose ou les envoie une fois par mois.

Un tiers des professionnels utilisateurs bénéficie d’un tarif négocié, soit via son organisation professionnelle, son groupe, ou par un autre biais. Le paiement par titre-restaurant représente moins de 10 % du CA global pour deux tiers des répondants. Seulement 7 % des établissements réalisent plus de 20 % de leur CA via ce moyen de paiement. Ils font sans doute partie des 10 % de professionnels qui affirment tenir compte de titres-restaurants, donc de l’impact des commissions dans la fixation sur leurs tarifs. Lorsqu’on interroge les sondés sur le ticket moyen réalisé via le titre-restaurant, 39 % d’entre eux estiment qu’il est inférieur à 9 € alors que 28 % le situent au-dessus de 12 €. Enfin, si les émetteurs de titres « historiques » bénéficient de taux de notoriété supérieur à 80 % auprès des professionnels, ce n’est pas le cas des nouveaux émetteurs comme Resto Flash qui plafonnent à 8 %. Romain Vidal représentant du collège des restaurateurs, fruits et légumes, et assimilés au sein de la CNTR estime que ce sondage « met en évidence le frein qui existe et qui augmente, à savoir, le coût des commissions, mais aussi la complexification de leur gestion ; même sur les titres dématérialisés ; un comble ! »

Un appel à un contrôle global

Ce sondage intervient aussi à point nommé alors que la disparition de la CNTR, l’instance de régulation du titre est programmée pour la fin de l’année et qu’aucun dispositif n’a été mis en place pour la remplacer. Ainsi, le président de la branche restauration du GNI, Laurent Fréchet ,a adressé le 23 septembre un courrier cossigné par Romain Vidal au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Il appelle de ses vœux « un contrôle global, y compris sur les outils et leurs usages » et insiste aussi sur l’intérêt de maintenir un agrément pour les professionnels qui acceptent le titre. Enfin, le président de la branche restaurant souhaite que la transition vers la dématérialisation des titres soit régulée.

Ces questions sont très importantes pour les restaurateurs. Durant la réouverture des restaurants durant le printemps, la CNTR a émis des préconisations qui ont permis de réorienter les titres vers la restauration en passant le plafond quotidien d’utilisation de 19 à 38 €.

Cette intervention a eu un effet salvateur pour de nombreuses entreprises puisque le ticket moyen obtenu à partir des titres-restaurants serait passé de 17 à 21 € depuis lors. Par ailleurs leur utilisation a été multipliée par dix le dimanche.

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