Naufrage de la Cité internationale de la gastronomie

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Ouverte en octobre 2019, la Cité internationale de la gastronomie de Lyon vient d’annoncer sa fermeture définitive. Coup de grâce du coronavirus, l’établissement n’avait déjà pas trouvé son public avant la crise.

Quelques mois après son ouverture en octobre 2019, un communiqué de presse laconique indique la fermeture définitive de la Cité internationale de la gastronomie. « La Cité internationale de la gastronomie de Lyon, comme de trop nombreux autres acteurs culturels en France et en Europe, a subi les lourds impacts engendrés par la crise sanitaire du coronavirus que le Pays traverse depuis mars 2020. La Cité fait face à des difficultés précarisant son fonctionnement et la rendant particulièrement vulnérable à la crise soudaine et à ses répercussions. Devant ces difficultés […] nous avons pris la décision de ne pas rouvrir la Cité et d’arrêter définitivement son exploitation », peut-on lire. Son installation en plein centre-ville de Lyon avait pourtant mobilisé un investissement important de près de 18 M€ (2 M€ provenant de la mairie de Lyon, 4 M€ issus de la métropole, 1 M€ accordé par l’État et 10,4 M€ de mécénat portés par 10 entreprises locales).

Dès son ouverture à l’automne dernier, la Cité essuyait déjà un flot de critiques. Jugée « sans intérêt », « trop chère » ou encore « surcotée », elle n’aura jamais trouvé son public. Les exploitants demandaient au visitorat de s’acquitter de 12 € par personne avant d’arpenter les 4000 m2 prenant corps au sein du grand Hôtel-Dieu, bâtisse historique située dans l’hyper centre de Lyon. Il fallait ensuite ajouter 24 € pour participer aux dégustations proposées par des chefs lyonnais. La Cité, qui espérait attirer 300 000 visiteurs chaque année, proposait un parcours de visite permanent ainsi que des expositions temporaires. Déjà délaissés par les Lyonnais avant la crise sanitaire, les lieux ne se sont pas relevés du confinement imposé par le Gouvernement. Le groupe espagnol MagmaCultura, qui exploitait jusqu’à présent la Cité, jette donc l’éponge. On ne sait guère qui prendra la suite et quelle activité succédera au sein de l’édifice à cette éphémère et coûteuse expérience.

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