Bipèdes et quadrupèdes

  • Temps de lecture : 2 min

Jean-Michel Déhais, rédacteur en chef de l’Auvergnat de Paris, réagit à l’actualité du secteur.

L'édito de Jean-Michel Déhais. Crédits : L'Auvergnat de Paris.
L'édito de Jean-Michel Déhais. Crédits : L'Auvergnat de Paris.

Jules Grandin, cartographe et infographiste, s’est taillé un beau succès sur Twitter en publiant quatre cartes d’un genre particulier. Il a en effet recensé les départements où certaines catégories d’animaux d’élevage étaient plus importantes en nombre que les habitants. L’idée de départ était de vérifier certaines assertions proférées sur le ton de la plaisanterie, selon lesquelles dans certains milieux ruraux, il est plus probable au cours d’une promenade de croiser des quadrupèdes que des bipèdes. Ce travail de bénédictin a conduit Jules Grandin à éplucher les statistiques agricoles de l’Insee. Grâce à lui, nous sommes maintenant certains qu’il n’y a aucun département français accueillant plus de chèvres que d’hommes. En revanche, il y a davantage de porcs que d’êtres humains dans cinq départements (les quatre de Bretagne et la Mayenne).

Le Massif central a aussi ses particularismes. Ainsi parmi les 13 départements qui comptent plus de vaches que d’habitants, on recense l’Allier, l’Aveyron, le Cantal, la Creuse, la Corrèze et la Lozère. Ajoutons que l’Aveyron et la Lozère font aussi partie avec le Lot des trois départements privilégiés comptant plus de moutons que d’administrés. Par l’accomplissement de ce travail, Jules Grandin a fait œuvre utile, en traçant les contours d’une authentique ruralité dont la surface régresse d’année en année. On peut aussi remarquer que ses cartes ovine et bovine révèlent clairement la France des AOC fromagères et des grandes races à viande.

On regrette simplement que ce cartographe ne se soit pas penché sur le cas des rats. Nous aurions su si Paris était le seul département français à compter plus de spécimens de la gent trotte-menu que de résidents (1,5 à 2/hab).

PARTAGER