Ancrée dans un terroir d’exception, la tomate de Marmande est le fruit d’un savoir-faire qui remonte à plusieurs siècles. Première tomate française à avoir obtenu un Label Rouge, la belle attend aujourd’hui son classement en Indication géographique protégée (IGP).
Importée d’Amérique du Sud, la tomate s’implante dans le sud-ouest de la France dès le XVIIIe siècle. Longtemps culture de subsistance, ce n’est qu’au siècle suivant que ce légume-fruit suscite un engouement commercial. « Dans le Marmandais, le climat particulièrement favorable a très vite permis à la production locale de se faire un nom. D’abord par sa qualité, mais aussi grâce à la proximité du chemin de fer et des ports fluviaux, qui lui ont permis de s’exporter », souligne Félix Pizon, directeur de l’association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG).
Aujourd’hui encore, la zone historique de production de la tomate de Marmande couvre tout l’ouest du Lot-et-Garonne, le sud du département de la Dordogne et l’est de la Gironde. Mais aucune appellation de qualité ne venant protéger la belle, l’AIFLG lance en 2020 la marque Tomates de Marmande. Une douzaine de producteurs s’impliquent dans la démarche. L’opération est un succès. Puis, consécration, la Marmande obtient trois ans plus tard, en 2023, le premier Label Rouge français dans sa catégorie !
Tomate de qualité
Quatre « segments » de tomates (incluant diverses variétés) sont ainsi récompensés pour leurs qualités gustatives. Les tomates cerises en grappes, les tomates en vrac, les rondes en grappes et les tomates allongées cœur. Toutes de qualité supérieure, elles sont cultivées en pleine terre. Toujours sans lumière artificielle et récoltées à pleine maturité.
Parallèlement, l’association dépose une demande de classement en Indication d’origine protégée (IGP) auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). « Nous savions qu’elle prendrait du temps à aboutir, explique Félix Pizon. En attendant, la marque Tomate de Marmande, commercialisée par Rougeline, ancre cette dénomination dans l’esprit des consommateurs, tout comme le Label Rouge certifie la qualité. C’est aussi une façon de rappeler l’origine française de nos tomates, un argument important pour les consommateurs. »
Complémentaire du Label Rouge, l’IGP (toujours à l’étude) devrait aussi valoriser d’autres variétés. Notamment les tomates côtelées ou cornues, plus anciennes et aux couleurs variées. Contraintes de production oblige, 95 % des volumes récoltés sont destinés à la fabrication de produits dérivés.
Située à Bergerac (Dordogne), la coopérative Terres du Sud s’est ainsi spécialisée dans la transformation des tomates. Une gamme de produits destinés au CHR (conserves, bidons de 200 litres, poches aseptiques de 5 litres) est d’ailleurs en plein développement. En raison du mauvais temps, la vente en frais ne concerne cette année qu’un petit millier de tonnes. Mais ce n’est pas une raison pour s’en priver pour autant. Malgré leur prix de 15 à 20 % plus élevé qu’une tomate standard, les Marmande seront disponibles sur les étals jusqu’à la fin du mois de septembre.