Édito : Interdiction de fumer en terrasse, une position complexe

La Commission européenne vient de soumettre l’idée aux États membres de l’Union européenne (UE) d’interdire de fumer en terrasse, afin d’assurer « une protection efficace contre la fumée secondaire et les aérosols, dans toutes les zones extérieures ou semi-extérieures ». L’institution de l’UE, présidée par Ursula von der Leyen, propose donc que les fumeurs soient privés « des espaces extérieurs des restaurants, bars, cafés et autres espaces similaires ». Nous comprenons la motivation de cette recommandation sur le plan de la santé publique. Mais nous pouvons aussi comprendre les craintes des restaurateurs, hôteliers et cafetiers. Si cette mesure est encore très loin d’aboutir (pour le moment), elle n’est pas du goût de la majorité des professionnels du secteur, dont ses représentants. « Les cafés et restaurants qui disposent de terrasses y réalisent en moyenne 30 % de leur chiffre d’affaires. Se priver des fumeurs sur nos terrasses aurait de lourdes conséquences en termes de chiffre d’affaires et d’emplois », estime Catherine Quérard, présidente du GHR.

« La Commission met la charrue avant les bœufs […]. Il est trop facile de s’attaquer à nous, alors que beaucoup d’acteurs connaissent des difficultés financières », poursuit Frank Delvau, au nom de l’Umih Paris Île-de- France. Le renforcement de la loi interdisant de fumer dans les lieux publics – mis en place depuis 2008 en France – n’est pas sur la table du nouvel exécutif. Mais le débat est déjà lancé sur les comptoirs… et les tables des terrasses.