L’interprofession du foie gras se veut confiante après l’épidémie d’influenza

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Le comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG) est revenu sur la crise qui a touché la filière l’an dernier.

90 % des Français déclarent consommer du foie gras au cours de l’année.

Lors d’une conférence de presse, organisée ce mardi 18 avril au restaurant Ambos (Paris, 6e), l’interprofession de la filière à foie gras (CIFOG) a fait un bilan de sa situation économique. Après avoir été touchée par une épidémie sans précédent d’influenza aviaire (un recul de 33 % de la production en 2022), la filière entend se relever. En s’appuyant notamment sur le lien fort entre les Français et ce symbole de la gastronomie tricolore.

En effet, selon l’étude de CSA pour le CIFOG, 90 % des Français déclarent consommer du foie gras au cours de l’année. Par ailleurs, ils accordent des niveaux de confiance très élevés envers ce produit. Que ce soit en matière de qualités gustatives (90 %), de sécurité alimentaire (89 %), de traçabilité (89 %) ou de mode de production (83 %).

Pourtant, l’influenza aviaire (grippe concernant les oiseaux) a durement touchée l’Hexagone ces deux dernières années. Lourdement dans le Sud-Ouest, dès l’automne 2021, avant de se propoager pour la première fois, à partir de février 2022, en Pays de la Loire. Zone statégique de la filière, le bassin des Pays de la Loire produit 20 % du foie gras de France. Mais il concentre 100 % de la génétique mondiale et plus de 70 % des canetons destinés à la filière foie gras en France.

Une seconde vague a de nouveau touché les Pays de la Loire, en septembre 2022, décimant 140 000 reproducteurs. Après un arrêt de la production, les professionnels de ce bassin prévoient un redémarrage prudent de la filière. Tout comme dans le Sud-Ouest, où l’interprofession du foie gras (CIFOG) avait proposé l’an dernier « une réduction drastique de la densité des élevages de palmipèdes dans 68 communes du bassin de l’Adour ».

Produit festif incontournable 

« Ce qui nous donne du baume au coeur est que le foie gras reste incontournable pour les fêtes. Dans ce contexte, il a quand même bien résisté », soutient Marie-Pierre Pé, directrice du CIFOG. En hyper et supermarchés, les ventes ont baissé de 19,2 % en volume sur la période festive, mais la diminution du chiffre d’affaires s’est limitée à – 2 %. En restauration, « les ventes de foie gras ont été fortement malmenées », précise le CIFOG. Et face au manque de disponibilité de ce produit prestigieux, « certains établissements ont même pris la décision de le retirer de leurs cartes », ajoute l’interprofession.

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Le foie gras est un moyen de partager des moments de fêtes et de plaisir pour 84 % des Français.

« Certains restaurateurs n’ont pas voulu prendre de risque pendant les fêtes de fin d’année, mais la demande est présente en restauration », ajoute Fabien Chevalier, vice-président du CIFOG et directeur général de Lafitte Foie gras. Le secteur de la restauration représente environ 40 % du volume total des ventes de foie gras.

L’année 2023 sera donc charnière pour les professionnels – producteurs et transformateurs – de la filière. « Nous devrons cumuler ce que nous savons faire avec la pratique de la vaccination. Et ensuite, nous allons retrouver le plaisir. Mais nous avons besoin de l’accompagnement de l’État, nous demandons qu’il prenne en charge l’ensemble des coûts liés à la vaccination », a conclu Éric Dumas, le président du CIFOG.

Afin de prévenir et contrôler une nouvelle épidémie d’influenza aviaire, une stratégie vaccinale devrait intervenir à l’automne 2023. Selon des premières approches financières, le coût d’une dose de vaccin serait compris entre 1 et 2 euros – selon les scénarios – mais pourrait s’élever encore davantage.

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