CHR : FO et CGT saluent des propositions intéressantes, mais pas suffisantes

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Les représentants de Force Ouvrière (FO) et de la CGT ont salué les propositions de l’Umih, publiées dans le Parisien ce mardi 5 octobre. Les syndicats appellent néanmoins à ne pas en rester là, et insistent sur les autres chantiers qui doivent être entrepris pour rendre aux métiers de l’hôtellerie-restauration leur attractivité.

« Il était vraiment temps que les employeurs réagissent parce qu’ils étaient dos au mur, 237 000 salariés ont quitté le secteur de la restauration. Ils se sont enfin rendus compte que la situation était catastrophique », constate Arnaud Chemain, de la branche hôtellerie-restauration de la Fédération CGT Commerce, Services et Grande Distribution. Dans l’édition du 5 octobre 2021 du Parisien, l’Umih a dévoilé son plan d’attaque pour le secteur, à commencer par l’attractivité salariale. Revalorisation de 6 à 9 % des salaires, 13e mois et weekend de congé garanti forment l’ossature de ces propositions, avec en vue un « accord historique », selon Thierry Grégoire, chargé de la négociation chez le syndicat patronal. 

Bien, mais pas suffisant

« Vous me mettez un accord comme ça sur la table, moi, je le signe, salue Nabil Azzouz de la FO-FGTA. Mais je reste prudent et j’attends la prochaine réunion, le 18 novembre, pour voir si ces propositions tiennent toujours »

« Nous avons une position qui est celle de l’Umih. Qu’en est-il des autres syndicats, GNI, GNC et consorts ? Seront-ils du même avis ? Je préfèrerais ne pas m’avancer sur cette question. »

Nabil Azzouz, responsable FO-FGTA branche hôtellerie-restauration.

Si FO juge les propositions sur le salaire « intéressantes », la CGT reste encore plus mesurée. « Malheureusement, c’est encore en-deçà de ce que nous, à la CGT, voulons négocier, regrette Arnaud Chemain. On voit également qu’aucune annonce n’a été faite concernant la majoration du travail de nuit ou de week-end. Une augmentation des salaires de 7 %, c’est bien, mais on part de tellement bas dans la grille de salaire que ce n’est pas assez. Il faut commencer par offrir des salaires conséquents ainsi qu’un treizième mois conventionnel. » Même inquiétude côté FO sur le treizième mois : « il doit être inscrit dans la convention, pour qu’il ne devienne pas un outil de compétitivité et d’attractivité pour certaines grosses entreprises, au dépend du reste du secteur. » 

Salaires, la partie émergée de l’iceberg

Quoiqu’il en soit, les salaires ne représentent qu’une partie du débat et de ce que souhaitent renégocier les syndicats. FO et CGT alertent sur la réalité du secteur et appellent à se montrer clairvoyant. « Nous allons demander une clause de revoyure pour réviser le reste de la convention collective, explique Nabil Azzouz. La coupure, la pénibilité, le temps de travail… Tout doit être déconstruit pour repartir sur des bases saines. »

« Les patrons ont déjà abattu leurs cartes de leur côté alors qu’on aurait pu en discuter autour de la même table, regrette Arnaud Chemain. Nous voulons vraiment rentrer dans des négociations entre gens intelligents, en novembre prochain, afin de rentre nos métiers attractifs à nouveau. »

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