Coupure en restauration : patrons et salariés sont pour un encadrement

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Les huit syndicats représentatifs de l’hôtellerie-restauration ont pris la parole dans la Revue des Comptoirs ce mardi 19 octobre pour dévoiler leurs revendications et idées pour le secteur. Si les divergences restent fortes entre syndicats salariés et patronaux, la plupart s’accordent sur le sujet de la coupure à dire qu’un encadrement de la pratique s’avère nécessaire.

« La coupure, c’est 4 à 5 heures de perdues dans la journée d’un salarié, dénonce le délégué Force Ouvrière Nabil Azzouz dans La Revue des Comptoirs. Si le modèle business impose une coupure dans la restauration, nous devons trouver une juste contrepartie financière. Une prime par exemple, et qu’elle soit quand même attractive. » Au coeur du débat, ce moment de flottement entre deux services inscrit dans la convention collective HCR, est clairement montré du doigt par les syndicats pour expliquer – en partie – les problèmes d’attractivité du secteur. 

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« Il faut les limiter, à deux par semaine maximum, appuie Cécile M’Kavavo, délégué de la CFE-CGC. Si on pouvait les supprimer, ce serait même parfait, mais cela suggère soit d’embaucher plus, soit de changer notre fonctionnement. Cette dernière option serait possible : pendant le Covid, on a du tout fermer, on s’est remis en question au début. Mais la prise de conscience a été limitée par les aides de l’État. Concernant l’idée d’une prime de coupure, il faut qu’elle soit particulièrement conséquente car l’argent ne réduit pas la pénibilité. » Le constat est le même du côté de la CFDT et de Stéphanie Dayan : « Un salarié ne devrait pas faire plus de deux coupures par semaine de cinq jours, quitte à mettre en place une compensation pour les coupures supplémentaires effectuées. »

Le patronat veut se montrer conscient des enjeux 

« Nous allons devoir remettre en question certaines de nos spécificités métier, reconnaît Jean-Virgile Crance, président du groupement national des chaînes hôtelières (GNC). La coupure par exemple est remontée comme un sujet problématique. » 

« Il faut trouver le juste milieu entre vie professionnelle et vie personnelle, confirme Didier Chenet du GNI-HCR. On peut commencer par une ou deux coupures de moins, et faire en sorte de trouver une compensation pour le reste. Dans le contexte actuel, ce problème devrait être réglé facilement : compte tenu du manque de personnels, beaucoup d’établissements ferment deux jours consécutifs. »

Limiter le nombre de coupures, et rétribuer à la hauteur de l’engagement consenti

Salariés et patrons semblent finalement s’entendre sur une ébauche de mesures communes, bien que rien ne soit joué avant la prochaine réunion prévue le 18 novembre. La préférence semble aller vers une limitation du nombre de coupures par semaine travaillée, et une compensation pour le reste. La nature de cette dernière fait encore débat néanmoins, puisque certains syndicats comme le GNI plaident pour laisser le choix entre le repos compensatoire et la rémunération, alors que les salariés refusent en bloc la première solution, préférant largement la deuxième. Quoiqu’il en soit, cette dernière devra être « à la hauteur », alertent la CFE-CGC, la CFDT et FO. 

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