Le F2, bistrot de Lyon à emporter

«Un gros coup de massue. » Frédéric Fass, propriétaire du bistrot le F2 à Lyon, utilise ce terme pour décrire la stupeur qu’il a ressentie lorsqu’une de ses collaboratrices lui a annoncé la fermeture obligatoire des CHR par téléphone. « On s’y attendait, mais pas de manière aussi soudaine ! » Le restaurant ferme ses portes.

Étant Maître restaurateur, Frédéric ne travaille quasiment qu’avec des produits frais, ce qui a constitué un avantage : « J’ai eu de la perte, mais pas énormément. Ce sont les fûts de bières qui en ont causé le plus : on en avait ouvert trois pour la soirée du samedi. »

Mais Frédéric a pu compter sur le soutien de son fournisseur, France Boissons : « Ils ont été les premiers à m’appeler, et m’ont immédiatement bloqué deux factures équivalentes à 4 000 € chacune. » S’il a mis l’ensemble de ses salariés au chômage partiel le lendemain de la fermeture, Frédéric a tout de même payé 97 % de ses fournisseurs, son loyer et ses charges.

Le F2 se met à la livraison

Pour maintenir un peu de trésorerie, il a rouvert son établissement le 27 avril : « Les gens viennent plus facilement au restaurant : généralement, c’est 70 % de VAE et 30 % de livraison ». Grâce à deux véhicules à disposition pour la livraison, des caisses réfrigérées, du gel hydroalcoolique, des masques, des emballages et une communication abondante sur les réseaux sociaux et son site Internet, le F2 poursuit son activité. Pour le plus grand bonheur des clients, habitués comme nouveaux venus.

Un boost pour le bistrot

« J’ai un voisin qui habite à côté du restaurant qui n’était jamais venu durant les quatre ans d’ouverture. Dès qu’il a vu qu’on vendait à emporter, il est venu acheter un menu pour nous soutenir ! » La solidarité transparaît aussi sur la toile. Présent sur les plate-formes de soutien jaimemonbistrot.fr, sauvetonresto.io et aidonsnosrestaurants.fr, Frédéric y a respectivement récolté 900 €, 3 500 € et 400 €.

Cumulées avec le CA réalisé avec la VAE et la livraison, ces sommes ne représentent qu’une petite partie des bénéfices habituellement réalisés. Néanmoins, elles génèrent un peu de trésorerie pour le fonctionnement. Cette dernière permettent mieux appréhender la reprise. Frédéric derrière son masque en tissu : « J’ai rouvert pour être en place maintenant, pour être prêt quand tout le monde reviendra ».