Être visible sur la toile

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La réputation et la présence en ligne de votre établissement jouent sur sa fréquentation. Capter de nouveaux clients et maintenir le lien avec vos habitués permettent de faciliter la sortie de crise, en vous assurant un établissement bien rempli et connu de tous.

Selon les estimations préliminaires d’Omdial, le nombre total de visites sur Internet a augmenté de 50 % à 70 % dans les pays ayant mis en place des politiques de confinement. Cette hausse significative du trafic mondial représente une opportunité pour vos établissements, qui peuvent gagner en représentativité tout en étant fermés. L’exemple du restaurant le Mesturet, bistrot-restaurant parisien situé dans le quartier de la Bourse (Paris 2e), en est la preuve : depuis le début de la fermeture obligatoire, le site Internet de cet établissement fondé par le chef Alain Fontaine n’a connu aucune baisse de fréquentation. Et ce, malgré l’impossibilité pour les clients de réserver une table. « Alain Fontaine est très connu, mais cette stabilité du trafic sur le site s’explique par le très bon référencement naturel de son site », explique Frédéric Poulet, créateur d’Optimize 360. Cette agence de référencement travaille à l’amélioration de la visibilité de ses clients, à la fois par le référencement naturel (SEO) et le référencement payant (SEA) et propose aussi des prestations de marketing digital, de création de site Internet et de développement de stratégie sur les réseaux sociaux. 70 % de ses clients sont issus du CHR. « Sur le site du Mesturet, avec lequel nous travaillons, il y a des mots clés qui ne sont pas liés qu’au nom du restaurant, mais des recettes notamment. Ces mots clés “ de traverse ” permettent d’aller chercher des clients potentiels supplémentaires. » Plus long à travailler que le référencement payant, qui se fait par achat de mots clés (Google Ads), le référencement naturel s’établit sur la durée. Il consiste à positionner favorablement un site ou un ensemble de pages sur les premiers résultats des moteurs de recherche. « Pour faire cela, on ne travaille pas que sur le nom du restaurant, mais aussi sur son savoir-faire et ce qu’il y a autour de son activité. Une fois qu’un établissement est bien positionné, il le reste dans la durée. » Mais cette pratique prend du temps, et si vous ne l’avez pas travaillée en amont de la crise, elle sera longue à mettre en place. « Dans le cadre d’un restaurant qui souhaiterait augmenter sa visibilité maintenant, on pourrait commencer par mettre en place du référencement payant, et travailler dans un second temps le référencement naturel », explique Frédéric Poulet.


Optimize 360
Pendant la crise du Covid-19, les équipes d’Optimize 360 restent mobilisées à distance.
Elles proposent notamment des audits gratuits de vos 
sites internet afin de les améliorer avant la sortie de la crise.



Pour ce faire, posséder un site Internet en propre est capital. Si vous n’en avez pas encore et souhaitez en créer un, Frédéric Poulet recommande WordPress : ce système de gestion de contenu (CMS) permet de créer des articles de blog et donc de pousser des contenus en avant, grâce aux mots clés supplémentaires. « Si on veut vraiment remonter dans les recherches, avoir un blog inclus sur son site est capital. » Pour un site Internet de très bonne qualité, comptez en moyenne 2 500 à 3 000 €. Des étudiants ou informaticiens souhaitant arrondir leur fin de mois peuvent le faire pour nettement moins cher, mais il faudra après s’assurer de la maintenance du site et le paramétrer… « Il ne faut pas vouloir faire trop d’économie pour durer. C’est comme pour les voitures : si on veut faire de la route, on ne prend pas une entrée de gamme. » À vous donc de trouver le modèle qui vous correspond, en fonction de vos besoins.

 

Frédéric PouletFrédéric Poulet, fondateur de l’agence de référencement Optimize 360.
Ce bureau composé d’une dizaine de collaborateurs travaille avec 70 % de clients CHR.



Sortir gagnant de la crise actuelle

Ce n’est un secret pour personne, la fermeture obligatoire des CHR aura des conséquences désastreuses pour certains établissements, notamment ceux qui n’avaient pas ou peu de trésorerie avant le début de la crise sanitaire. « Une partie des établissements ne se relèvera pas, comme pour les autres commerces, et ce malgré les mesures du Gouvernement », analyse Frédéric Poulet. Mais le fondateur d’Optimize 360 pense que la restauration repartira nettement plus vite que l’hôtellerie : « Les restaurants dépendent en général plus de la clientèle locale, située autour de sa zone de chalandise ; les hôtels, eux, sont tributaires des clients internationaux et du tourisme. » Pour que vos clients retrouvent au plus vite le chemin de vos établissements, il est important de communiquer en amont sur la date de sortie de confinement, une fois qu’elle sera connue. Si vous avez l’habitude de faire de la communication digitale via Facebook ou Google Ads, les relancer est un bon moyen de regagner des parts de marché et de se faire reconnaître « à partir du moment où vous avez la trésorerie suffisante, évidemment ». Frédéric Poulet conseille de prendre quinze jours d’avance et de communiquer massivement, en lançant des opérations commerciales : « Il faut prévenir les clients des conditions de la réouverture et proposer des offres promotionnelles pour essayer de créer le buzz, et rouvrir les sites du type La Fourchette, à l’avance, pour engorger des réservations. » Autre geste capital : réactiver vos fiches Google My Business manuellement, qu’on retrouve à droite des résultats des moteurs de recherche. Ce service gratuit mis à disposition de toutes les entreprises indique l’emplacement de votre établissement, ses informations et ses horaires d’ouverture. Les fiches ont été fermées par défaut pendant tout la période du Covid-19. Si elles ne sont pas réactivées, elles risquent de ne pas réapparaître tout de suite, pensez donc à vous connecter pour les réactiver manuellement.


SushisamaUne fiche Google My Business d’un restaurant de sushis lyonnais.
La fiche a été réactivée par le restaurateur et précise quelles options de commandes sont encore disponibles.

 

-> Le dossier de la rédaction 4/4 : Les outils pour mieux rebondir


Quant aux opérations promotionnelles via La Fourchette, elles risquent d’être compromises au vu de l’état des finances des établissements, un geste des plates-formes de réservation serait alors bienvenu, selon le fondateur d’Optimize 360 : « Il serait bon que La Fourchette allège ses commissions, au moins le temps de la reprise de l’activité. Mais si on peut imaginer que la plate-forme – qui dépend de Tripadvisor – a les moyens de le faire dans certains pays, je ne sais pas si cela serait possible à l’échelle mondiale. Néanmoins, une décision de ce type redorerait leur blason. » Une initiative allant en ce sens est en discussion pour les OTA en hôtellerie (Online Travel Agencies, type Booking), mais la mise en place d’une telle décision sera compliquée en France, car seules les grandes chaînes internationales arrivent à faire plier ces structures. « Par exemple, Marriott a fait plier Booking sur les commissions en leur imposant un taux, ce sont les seuls à avoir réussi ce tour de force. Grâce à leur programme de fidélité, ils peuvent quasiment se passer des OTA : 70 % de leurs réservations se font en direct, alors que celles via Booking représentent moins de 30 %, ce qui leur donne une grande force de frappe. » Il faudrait donc un moyen pour que les restaurateurs arrivent à s’unir afin de convaincre La Fourchette de les soutenir, la plate-forme pouvant avoir tout intérêt à entreprendre ce type de démarche.

Optimize 360
Pendant la crise du Covid-19, les équipes d’Optimize 360 restent mobilisées à distance.
Elles proposent notamment des audits gratuits de vos 
sites internet afin de les améliorer avant la sortie de la crise.



Photo de Une : © John Schnobrich sur unsplash

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