Décision business
Secteur en danger. Comme nous le relations récemment dans notre article « Etude Altares : hausse des défaillances d’entreprises au T3 », la restauration traditionnelle est en récession. Le GHR ne s’y trompe pas et juge qu’elle s’enfonce encore plus dans la crise. Et le syndicat présidé par Catherine Quérard de rappeler quelques chiffres. Quelque 10% des établissements ont fermé leurs portes au T3 par rapport à la même période un an plus tôt. Ce pourcentage était certes plus élevé au T2 de cette année : 20%. Néanmoins, depuis le 1er janvier dernier, sur neuf mois, la restauration enregistre 5 419 défaillances contre 4 957 un an plus tôt. Soit une hausse de 9,3 %. « La situation est d’autant plus préoccupante que deux tiers des entreprises défaillantes sont liquidés au terme de la procédure », s’alarme Catherine Quérard.
Constat similaire pour les débits de boissons. Pour les trois premiers trimestres de 2025, 908 établissements sont soit en procédure de sauvegarde soit ont mis la clé sous la porte. On en dénombrait “seulement” 850 pour les neuf premiers mois de 2024. Ce qui représente une progression de 7%.
Réduction de la consommation
Alors que 2024 avait déjà été une année très difficile pour le secteur, la restauration et les débits de boissons risquent de battre un nouveau record de défaillances », alerte Catherine Quérard. Et d’ajouter, aussitôt : « Ces chiffres témoignent des choix opérés par les clients. Ils fréquentent moins les établissements de restauration traditionnelle et les débits de boissons. Ils y consomment également moins. 61 % des Français ont réduit leur niveau de restauration, selon l’Insee. Cette tendance s’explique à la fois par la contraction du pouvoir d’achat et par une volonté d’épargne renforcée. Le tout dans un contexte de crise politique et budgétaire. »
Le climat actuel n’incite guère à la fête. D’où un taux d’épargne élevé de la part des ménages français.
Trop d’impôt tue l’impôt
Quoi qu’il en soit, Catherine Quérard demande aux politiques « de donner aux Français et aux entreprises la visibilité et la stabilité fiscale qu’ils réclament ». Elle appelle également à prendre des mesures d’économie structurelles pour réduire le déficit plutôt que de « faire les poches des salariés ».
« La suppression de l’exonération fiscale des pourboires et la taxation des avantages accordés aux salariés, comme les titres‑restaurants ou les chèques vacances, dans le projet de Loi de finances 2026, ne sont pas des mesures de nature à valoriser le travail ni à soutenir le pouvoir d’achat de ceux qui travaillent. » Le gouvernement et les parlementaires sauront-ils écouter le terrain ?
Chargement ...
Les plus lus
Fil d'actu