Un potager urbain signé Metro France

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C’est une installation insolite qui a pris place au cœur de l’entrepôt de Metro France à Nanterre mais surtout inédite en France. 18 armoires vitrées et illuminées (représentant chacune l’équivalent de 50 m2 de plantations), hautes de près de 3,50 mètres, abritent le plus grand potager urbain indoor d’Europe. Mise au point par la société Infarm, cette ferme hydroponique est destinée à fournir aux clients de Metro France Nanterre près de quatre tonnes d’herbes fraîches (persil, ciboulette, basilic, basilic thaï et citron, aneth, coriandre…) et de microvégétaux chaque année. Les collaborateurs Infarm s’occupent chaque jour de cueillir les végétaux arrivés à maturité, de les conditionner pour la vente puis d’en replanter pour perpétuer la production qui se fait 365 jours par an. Au commencement de cette culture hors sol, chaque graine est semée dans un substrat neutre et bio à base de tourbe, et mise à germer dans l’entrepôt d’Infarm en région parisienne. Une fois cette phase achevée, la plante est rapportée dans le potager Metro de Nanterre et mise en culture dans les armoires. Chacune est dotée de 14 plateaux contenant une quarantaine de plantes chacun. Sous le plateau, les racines sont plongées dans de l’eau (du robinet) à laquelle sont additionnés 56 sels minéraux et nutriments. Chaque potager utilise un circuit d’eau fermé qui, selon Infarm, permettrait d’économiser près de 95 % d’eau par rapport à une agriculture classique. La lumière est diffusée par des LED reproduisant le spectre visible du soleil, et qui chauffent également les cultures. Les armoires sont dotées de plusieurs capteurs visant à vérifier la teneur en nutriments de l’eau (qu’une intelligence artificielle équilibre selon les besoins), la température, l’humidité… Infarm se targue de pouvoir doser et développer la puissance aromatique de chaque plante en travaillant des terroirs. Benoît Feytit, directeur général de Metro France, ne voit dans cette installation qu’un début. « C’est un pilote et nous allons apprendre sur ce mode de production. Nous sommes au début d’une nouvelle aventure. Nous avons plusieurs projets en indoor, mais pourquoi pas en installer sur les toits ou autour de nos entrepôts? » N. L. P our la deuxième année consécutive, Metro a fait réaliser une étude afin d’évaluer la perception du développement durable dans la restauration. Celle-ci a été présentée le 12 novembre à Paris, dans le cadre de la 3e édition du colloque organisé par l’entreprise sur les enjeux et les tendances de la restauration de demain. Cette enquête menée auprès de 1038 clients transformateurs permet d’évaluer l’évolution de cette préoccupation. Aujourd’hui, seuls 4 % des professionnels interrogés assimilent le développement durable à une mode qui ne durera pas (contre 11 % en 2017). L’an passé, 47 % d’entre eux voyaient le développement durable comme une tendance forte et une réelle attente de la part des consommateurs contre 52 % en 2018. Ce glissement des mentalités montre une prise de conscience de la globalité de ce problème. 57 % des professionnels limitaient en 2018 cette question à un engagement personnel. Ils ne sont plus que 51 % cette année à circonscrire cette action aux gestes du quotidien. Mais surtout, 75 % des personnes interrogées se déclarent motivées pour mettre en place des pratiques vertueuses. Certes, on note des réticences, notamment liées au financement des actions. Mais là encore, le frein psychologique se desserre puisque seulement 48 % se retranchent derrière l’obstacle financier, contre 57 % l’année passée. L’étude détecte cinq enjeux majeurs autour du développement durable, identifiés par les personnes interrogées. Le principal d’entre eux concerne le soutien aux producteurs et marchés locaux, exprimé par 71 % des sondés. Le recyclage et la réduction des déchets arrivent en deuxième position (65 %). Non loin de là, avec 63 % des citations, la lutte contre le gaspillage alimentaire. Viennent ensuite le choix des produits utilisés (52 %) et l’utilisation de matières premières respectueuses de l’environnement (46 %). L’étude montre également qu’une majorité de restaurateurs a déjà mis en place des pratiques vertueuses et que d’autres initiatives ne sont plus marginales. C’est un constat plutôt positif. Metro entend montrer l’exemple par son implication quotidienne dans le développement durable, mais aussi par des initiatives, comme l’installation récente d’un potager urbain à Nanterre (lire ci-dessous). Une démarche du distributeur en faveur du locavorisme qui pourrait prendre de l’ampleur. 

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