Des applications engagées pour l’alimentation végane

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La tendance végétarienne et végétalienne ne cesse de prendre de l’ampleur et de plus en plus de restaurants proposent des plats préparés sans aucun produit d’origine animale. Pour les répertorier et leur permettre d’avoir de la visibilité, des acteurs de la foodtech ont mis au point des applications mobiles.

Lorsqu’un client souhaite manger végétarien (sans viande ni poisson) ou bien végétalien (sans aucun produit d’origine animale), il n’est pas toujours facile de savoir dans quel restaurant se rendre ou commander son plat à emporter. Pourtant, de plus en plus de Français se tournent vers ce type d’alimentation. Près de 46 % d’entre eux aimeraient trouver un choix végan à la carte des restaurants 1, 28 % de la population se dit flexi-tarienne (réduction des produits d’origine animale dans l’alimentation) 2 et 5,2 % affirment être végétariens, végétaliens et végans 3. « Savoir où commander des plats végétaliens est très compliqué et les restaurants proposant des plats végans n’ont que peu de visibilité » , lance Benjamin Hélion, cofondateur d’Eatic, une plateforme de livraison de plats végétariens et végétaliens à Paris.

Partant de ce constat, il a décidé de créer une startup spécialisée, permettant de faire face aux grands acteurs du secteur.

« Sur les grandes plateformes comme Uber Eats ou Deliveroo, le critère de recherche végan est vraiment mal fait et les choix proposés sont souvent de la junk food , l’idée était donc de montrer qu’il est possible de mettre en avant les restaurants qui proposent des plats sains et respectueux de l’environnement, détaille-t-il. Nous souhaitons aussi accompagner l’activité des restaurateurs en livraison et vente à emporter pendant cette période de fermeture. »

De plus en plus de restaurants

Sur Eatic, une cinquantaine de restaurants et pâtisseries exclusivement végétariens ou végétaliens partenaires sont référencés. « Nous ajoutons régulièrement des établissements, mais comme nous sommes dans une logique d’accompagnement, nous ne voulons pas en ajouter trop d’un coup », explique Benjamin Hélion. Il vise une centaine de restaurants partenaires à Paris d’ici à quelques mois. « Les restaurants ont besoin de visibilité et d’un suivi, et encore plus avec cette crise sanitaire, la livraison est un enjeu majeur dans le monde de la restauration », ajoute-t-il. Sur l’application, les clients peuvent réserver des plats en click & collect ou les commander en livraison. La plateforme fournit gratuitement une tablette aux restaurateurs pour gérer les commandes, puis la livraison est assurée pour l’instant par la plateforme Stuart.

« L’objectif à terme est d’assurer nous-mêmes le service de livraison, d’avoir nos propres livreurs, mais pour cette période de démarrage, nous devons sous-traiter », précise Benjamin Hélion. Si le référencement est gratuit pour les restaurateurs, ils doivent respecter une charte établie par Eatic. « Les restaurants s’engagent notamment à privilégier le circuit court, les produits bio, les emballages biodégradables ou encore à proposer des recettes allégées en graisses saturées et ingrédients transformés, explique-t-il. Nous nous sommes rendu compte que souvent les restaurants végé répondent naturellement à tous les critères de la charte. » La startup souhaite se développer dans les autres villes de France d’ici au printemps. « Je pense qu’il y a du potentiel et une clientèle en demande, notamment chez les 18-25 ans qui sont des utilisateurs fréquents des applications de livraison et qui cherchent à avoir une alimentation plus respectueuse de l’environnement », commente-t-il. Partout en France, une autre plateforme s’emploie à faciliter la présence d’une possibilité végétale dans la restauration: VegOresto. Mise en place par l’association de défense des animaux L214, l’application référence actuellement près de 3 000 établissements.

Référencer l’engagement

Grâce à l’outil de géolocalisation, les utilisateurs peuvent trouver un restaurant présentant au moins un choix végétalien au reste de la carte. « La plupart de nos partenaires sont des restaurants traditionnels, seulement 10 à 15 % sont des restaurants ne proposant que de la nourriture végétalienne, précise Olivier Heraud, chargé de mission VegOresto. L’idée avec cette plate-forme est de donner de la visibilité à l’offre du restaurateur, et aider les utilisateurs à trouver des restaurants. » Il précise par ailleurs qu’au-delà de l’application, VegOresto noue de véritables partenariats.


En plus de son application, VegOresto organise régulièrement des repas végétaliens dans les restaurants.

« Nous sommes présents pour accompagner les restaurants, nous organisons des démonstrations de cuisine végétale ou des soirées végétaliennes dans les restaurants grâce à notre réseau de 115 bénévoles surtoute la France. Nous présentons aussi les nouveautés sur le marché de la nourriture végétalienne » , décrit-il.

Par ailleurs, en partenariat avec VegOresto, l’application mobile de cuisine durable Etiquettable référence les restaurants engagés. Si elle n’est pas spécialisée dans l’alimentation végétalienne, parmi les 1 200 établissements présents sur la plateforme (en France métropolitaine), 62 % proposent une offre de plats sans viande ni poisson. « Notre but est de promouvoir l’introduction et la réduction de la viande dans les restaurants », détaille Shafik Asal, cofondateur d’Etiquettable.

D’ailleurs, un restaurant ne peut être référencé s’il propose une carte classique à dominante viande très importante.

NOTES

1 Étude CHD expert, 2016.

2 Étude Xerfi, 2018.

3 Étude du CREDOC pour FranceAgriMer et l’OCHA, 2018.

Happy Cow, le guide mondial

L’application Happy Cow, bien connue par les personnes végétariennes et végétaliennes, répertorie quelque 100 000 adresses dans 180 pays. Les utilisateurs peuvent trouver tous les établissements proposant des plats végétaliens et/ou végétariens, grâce au système de géolocalisation. Le site à l’origine de cette application a été fondé en 1999.

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