Fresh me up : les ventes privées food

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L’idée de Thibault Merendon, entrepreneur dans l’âme et ex-restaurateur, est simple et efficace : mettre en relation des fournisseurs agroalimentaires qui ont un surstock avec des restaurateurs prêts à faire de bonnes affaires. Ainsi est née Fresh Me Up, une plate-forme de ventes privées de produits frais B to B. Si au démarrage, la plate-forme a été pensée « un peu comme leboncoin », relate son fondateur, mettant en relation des commerçants et des restaurants d’un même quartier, le manque d’off res a poussé l’entrepreneur, passé par l’Institut Paul Bocuse, à ouvrir son horizon. « Donc, on a décidé d’aller chercher de plus gros stocks. » Au moment de la loi Garot, de lutte contre le gaspillage alimentaire, Fresh Me Up est convié (ainsi que les start-up Phoenix et Too good to go) à réfléchir à la façon dont les invendus peuvent être récupérés. Un travail qui permettra à l’entreprise d’accéder à de nouvelles ressources. « Nous sommes ainsi entrés en contact avec tous les acteurs pour comprendre qui gâchait, pourquoi et à quel moment. Souvent, les professionnels sont contraints de gaspiller pour répondre à un ensemble de règles, françaises et bien souvent européennes. On a donc identifié tous ces paramètres et décidé de changer notre plate-forme afin de proposer aux producteurs et aux grossistes de mettre en ligne leurs surstocks via un système de ventes privées, pour un temps donné et à prix cassés. Et de les proposer aux restaurateurs. »

Thibault Merendon

Si la plate-forme est aujourd’hui toujours ouverte aux commerçants, elle compte principalement des grossistes (une quinzaine de Rungis) et des producteurs (une vingtaine). Alors, que commercialisent-ils sur Fresh Me Up ? Des produits frais, de la boucherie à la crémerie, en passant par la marée et le primeur. « Je vous donne un exemple : la grande distribution commande une palette de pommes, mais constate que certains fruits sont tachés et la renvoie. Or, le grossiste l’a déjà vendue sur le marché européen et ne peut donc pas la vendre une deuxième fois. Donc, il doit trouver un moyen d’écouler ses produits hors marché et c’est là que Fresh Me Up intervient. » Si, d’un côté, la plate-forme représente une opportunité pour les grossistes, de l’autre, pour les restaurateurs, c’est une véritable aubaine. « L’un de nos clients achète ainsi des poissons à prix cassés, les cuisine sous vide pour les passer en plat du jour et explose ainsi ses marges » , illustre Thibault Merendon. L’utilisateur peut librement consulter le site ou renseigner sa mercuriale de produits et, dès que l’un d’eux apparaît au prix voulu, il reçoit une notification. En cas d’achat, il n’est débité que cinq jours après la livraison et Fresh Me Up édite automatiquement les factures avec numéros de lots. Pour récupérer la marchandise, trois solutions : le restaurateur peut se rendre sur place, le grossiste disposant de sa propre flotte peut assurer la livraison, ou alors la marchandise est confiée à des partenaires logistiques, ce qui permet de regrouper plusieurs achats, les frais étant partagés entre vendeur et acheteur. Aujourd’hui, Fresh Me Up n’est présente que sur le marché de Rungis, mais l’entreprise lorgne sérieusement sur la région lyonnaise et envisage à terme une implantation sur l’ensemble des MIN de l’Hexagone.

fresh-me-up.com


Chaque jour, les restaurateurs ont accès à de nombreux produits frais à prix cassés.

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