LaFourchette : la province en ligne de mire

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À la suite du départ cet été de Matthieu Bagur, Damien Rodière a été nommé directeur des marchés France, Suisse et Belgique, de la plate-forme de réservation en ligne de restaurants La Fourchette (Lafourchette.com, Lafourchette.ch et Thefork.be). Pour nous, il fait le point sur le développement de l’entreprise.

Vous avez intégré LaFourchette il y a cinq ans. Quelle évolution a connu l’entreprise depuis ?

En 2013, quand je rejoins LaFourchette, nous avons pour objectif principal d’industrialiser le modèle de vente pour le déployer à l’international. Nous sommes alors implantés en France (pays historique), en Espagne et en Suisse. Grâce au rachat par Tripadvisor, en deux ans nous avons multiplié les ventes par dix, ouvert huit pays, et acquis cinq sociétés.

Aujourd’hui, nous sommes présents dans onze pays et nous comptabilisons 50 000 restaurants partenaires – 10 000 il y a cinq ans – dont 15 000 en France. Nous enregistrons 19 millions de visiteurs par mois et 13 millions de téléchargements de l’application.

Quel rapport entretenez-vous avec Tripadvisor aujourd’hui ?

LaFourchette garde une indépendance complète d’un point de vue business et stratégie. Au moment du rachat, des questions ont été soulevées : Va-t-on garder notre autonomie ? Que va nous apporter un acteur comme lui ? Tripadvisor nous a offert la capacité de nous développer à l’international en apportant du financement, mais aussi des synergies sur des sujets plus techniques, tels que le référencement. À l’époque déjà, les restaurants partenaires de La Fourchette, qui avaient une fiche sur Tripadvisor, étaient réservables sur le site. Depuis, nous avons renforcé ce partenariat.

Quelle est votre feuille de route à votre nouveau poste ?

Nous avons pour objectif de renforcer notre leadership sur le marché. Tout d’abord, en nous développant sur l’ensemble du territoire : nous avons une présence très importante à Paris, l’idée est d’accélérer notre ancrage en province. Ensuite, en proposant l’offre la plus exhaustive possible à nos clients B to C, ce qui permettra aux restaurateurs d’acquérir plus de clientèle en activant un certain nombre de leviers marketing. L’année prochaine, nous renforcerons nos forces de vente.

« NOUS AVONS OPÉRÉ UNE TRANSFORMATION EN PASSANT DE START-UP À SCALE-UP. »

Vous souhaitez « devenir le réflexe des personnes qui veulent aller au restaurant » et, pour y parvenir, vous multipliez les partenariats.

Nous permettons aux restaurateurs de développer leur business en ayant une meilleure visibilité sur internet, en accédant à de nombreux canaux partenaires dont Google, Facebook et maintenant Instagram. Ce dernier est le premier réseau social sur la cible des foodies. Nous avons donc rendu visible un bouton de réservation pour les restaurateurs, sur leur profil. Beaucoup d’entre eux utilisent Instagram comme média, l’idée était de convertir ces pratiques en clients. Il n’y a aucuns frais supplémentaires pour le restaurateur.

Cibler et personnaliser, c’est aujourd’hui le nerf de la guerre ?

Oui, c’est un enjeu pour nous. Quand on a 19 millions de visiteurs et 50 000 restaurants partenaires, l’idée est de savoir comment utiliser l’information client que l’on collecte, pour proposer une personnalisation selon l’appétence des clients. Par exemple, certains sont particulièrement sensibles à notre offre insider, une sélection vivante d’établissements définie par nos équipes marketing. Dans la communication qu’on leur délivrera, on mettra plus en avant cette typologie de restaurants.

Nous avons des outils pour opérer des campagnes marketing, après, c’est le travail du restaurateur de fidéliser les clients.

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