Numérique : ces applications qui facilitent le quotidien

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La digitalisation constitue une des clés pour sortir de cette crise que traverse actuellement la restauration. Des appli adaptées à cet univers se multiplient et permettent aujourd’hui aux restaurateurs de gérer de manière pointue et efficace le recrutement, la mise en place de mesures d’hygiène, l’encaissement. Elles peuvent aussi faciliter le dialogue avec les clients et optimiser le remplissage des établissements. Elles apportent aux professionnels une grande faculté d’adaptation et de contrôle, très utile dans cette période où la visibilité fait défaut.

Brigad, le recrutement facile

Créée en 2016 et mise en service en 2017, cette appli a pour objectif de répondre aux besoins d’intérimaires dans la restauration commerciale et collective. « Même si nous pouvons répondre à des demandes de remplacement de quinze jours, la moyenne des durées des missions que nous proposons est de huit heures », indique Florent Malbranche, l’un des cofondateurs. Ainsi, 500 établissements déposent leurs offres ponctuelles sur le site, qui sont dirigées ensuite vers 15 000 « brigaders » (travailleurs indépendants) inscrits sur la plate-forme.


Au total, en 2019, elle a généré près de deux millions d’heures de missions, soit 1 500 postes équivalents temps plein par jour. Dans la pratique, le restaurateur définit le poste, les horaires et les caractéristiques principales de la mission. Le site fixe alors un montant global de prestation. Ce prix peut toutefois être réévalué à la hausse par les restaurateurs qui veulent susciter la motivation des candidats. L’offre est ventilée vers les brigaders qui correspondent au profil.


Le premier qui l’accepte est mis en relation avec le restaurant. En outre, un système de notation fonctionne dans les deux sens pour tempérer la relation.

Le coût : les brigaders ont un statut d’auto-entrepreneur. Leur rémunération est globale. Il leur revient de régler leurs charges sociales et leurs impôts. Brigad prélève une part de 20 % du montant pour le service rendu, seule source de ce site, car les inscriptions des restaurateurs et des brigaders sont gratuites. Une société externe prélève les fonds versés par les restaurants. 

Traqfood, L’HACCP pratique

Les méthodes HACCP de contrôle d’hygiène et de qualité alimentaire dans la restauration sont à la fois fastidieuses et complexes à appliquer. Depuis 2015, le groupe Mérieux Nutriscience a mis au point Traqfood, une appli qui accompagne le restaurateur dans sa démarche. 20 000 établissements l’utilisent en France, mais aussi à l’étranger où elle commence à être diff usée. Téléchargeable à partir de Google ou Apple store, elle fonctionne sur smartphone, tablette et ordinateur. Le professionnel crée ainsi un compte en configurant les données spécifiques relatives à son point de vente. L’appli décline de nombreuses fonctionnalités correspondantes comme la traçabilité, le contrôle des températures, le contrôle de l’huile, la gestion des stocks, etc.


Un suivi des tâches est également proposé au restaurateur. Des mémos sont adressés sur son smartphone afin de lui rappeler régulièrement les tâches à effectuer. Traqfood indique qu’il est « l’outil idéal pour obtenir une bonne
note hygiène sur Alim’Confiance ». Les clients affichent leur satisfaction sur le site, à l’image d’Edouard, gérant des Officiers à Vincennes, qui indique : « En ce qui concerne l’hygiène, c’est zéro tracas ! ».

Le coût : Traqfood se définit comme « l’application la moins chère du marché ». Elle est téléchargeable gratuitement durant un mois. À l’issue de cette période d’essai, l’utilisateur doit opter pour un paiement comptant à l’année ou un règlement mensuel de 19,99 € HT/mois. Traqfood se rémunère aussi sur la vente d’outils pratiques liés à la démarche, comme des objets connectés.

Bill, l’addition sans douleur

Mise en place il y a huit mois, l’appli Bill est le résultat de trois ans de recherche et développement. Elle concentre 14 logiciels différents. Une cinquantaine de restaurants l’utilisent actuellement. Elle a du succès, car elle fonctionne à partir d’un QR code apposé sur les tables de l’établissement. Le client le scanne pour accéder à la carte. « Dans notre cas, explique Edouard Dietsch, le fondateur, il n’est pas dirigé vers le PDF de la carte, mais vers une carte dynamique que le restaurateur peut faire évoluer en permanence. »

Mais surtout, sur l’appli où il est dirigé, le client peut choisir, commander et payer. Le paiement génère directement la préparation du plat en cuisine. Cette appli évite, bien sûr, les tensions décrites par Muriel Robin dans son sketch l’addition, puisque chaque client paie ses consommation et que le QR code permet de positionner la table d’où part la commande. Elle fluidifie aussi le service, puisque les serveurs se consacrent davantage à leurs tâches d’accueil et que le client n’a plus à attirer leur attention pour commander.

« Nous avons observé que cela permettait d’augmenter le chiffre d’affaires de 28 à 32 %, simplement en évitant les méventes dues aux commandes que les clients ne peuvent effectuer durant un repas en raison de l’éloignement du serveur », assure Edouard Dietsch.

Le coût : pour installer le dispositif dans un restaurant, il existe d’abord des frais de paramétrage et de personnalisation qui s’échelonnent selon les établissements de 500 à 1 500 €. Ensuite, le système fonctionne sur la base de mensualités oscillant entre 49 et 249 euros. La société propose aussi des bornes de commande antibactériennes et viruscides. 

The bar corner, la mise en relation des bars et des clients

Créée en 2016, à Orléans, à travers la société CK Webapp, par Julien Cuvillers, diplômé en finances de la Sorbonne, l’appli the bar corner se définit comme le tinder des bars. Elle met en relation les clients potentiels avec les bars
qui leurs conviennent. Les établissements qui veulent s’inscrire doivent être accessibles, mais ils doivent aussi décrire leurs spécificités et indiquer régulièrement les événements qu’ils organisent.

Ces informations sont ensuite confrontées avec les centres d’intérêt du consommateur qui désire aller boire un verre. En fonction de sa géolocalisation, il va recevoir un certain nombre de propositions correspondant à ses attentes. Ce dispositif permet ainsi aux clients de découvrir de nouvelles adresses dont il ne soupçonnait pas forcément l’existence. Avant le confinement, l’Appli revendiquait 2 300 bars référencés en France et espérait réunir
15 000 établissements à la fin 2020 car elle est présente à l’étranger dans une vingtaine de pays, notamment en Europe, mais aussi en Asie et à Las Vegas.

Elle ne référence d’ailleurs pas seulement les bars puisque de nombreux restaurant sont concernés par l’appli. Près de 100 000 consommateurs utiliseraient plus ou moins régulièrement ce dispositif.

Le coût : Le téléchargement de l’appli est naturellement gratuit pour les consommateurs. Les établissements inscrits doivent s’acquitter d’un abonnement qui varie entre 5 et 30 € en raison des fonctionnalités choisies.

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