Le quotidien d’un café du Mans

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Dans son dernier ouvrage, Pierrick Bourgault immerge ses lecteurs dans le café de la celle que l’on surnomme « la mère Lapipe », la patronne haute en couleurs d’un café du Mans.

Pierrick Bourgault lors de la présentation de La Mère Lapipe dans son bistrot, au Mesturet, en compagnie d’Alain Fontaine
Pierrick Bourgault lors de la présentation de La Mère Lapipe dans son bistrot, au Mesturet, en compagnie d’Alain Fontaine.

Auteur de nombreux ouvrages et amoureux des bistrots, Pierrick Bourgault a planté le décor de son dernier ouvrage au Mans, dans Le café du coin. Ce vieux bistrot est exploité depuis trois décennies par Jeannine, la mère Lapipe, ainsi surnommée en raison de la bouffarde qui accompagne sa silhouette. Éternel rêveur, Pierrick Bourgault s’est accoudé durant des heures sur le comptoir en formica de l’établissement pour y écouter le bruissement de la vie du quartier, rythmé par le langage vert de cette patronne haute en couleur. Cette arrière-grand-mère, fan de Johnny Hallyday, reste l’âme du Café du coin, la poutre maîtresse d’un lieu de vie, où se croisent des personnages truculents. À la manière d’un Jean-Michel Gourio plein d’empathie, Pierrick Bourgault nous raconte avec poésie et tendresse le quotidien d’un café populaire. Les phrases prononcées en ces murs en disent plus long sur les préoccupations des Français que bien des études sociologiques. Ce peuple, qui se réunit autour du comptoir, est constitué d’étudiants, de retraités, forains, brocanteurs et policiers, avec un fakir, un ancien ministre (Stéphane Le Foll, l’actuel maire du Mans) et même le père Noël. La comédie humaine est ici réunie et nous fait toucher du doigt l’importance de ces vieux cafés et leur rôle de lien social. Comme l’écrit Pierrick Bourgault, « ce lieu rare de parole et d’écoute qui disparaît aujourd’hui. Un bistrot qui ferme, c’est un théâtre qui brûle ».

La Mère Lapipe dans son bistrot — Pierrick Bourgault

Éditions Ateliers Henry Dougier — 14 €.

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