Les discothèques victimes de la «cohérence» de la politique Covid

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Le Premier ministre Jean Castex a annoncé la fermeture des discothèques cinq mois après leur réouverture, à partir de vendredi 10 décembre, et pour un mois.

« Nous le faisons aussi par cohérence avec le message général de prudence », a lancé le Premier ministre Jean Castex lors de son allocution du lundi 6 décembre. Les boites de nuit referment donc après cinq mois d’activité, et replongent dans la crise au pire des moments. Alors que les établissements de nuit comptaient sur les fêtes de fin d’année pour refaire des trésoreries plombées par un an et demi de fermeture forcée, il faudra encore attendre. Le Premier ministre a annoncé que les discothèques allaient à nouveau fermer à partir de vendredi, et pendant un mois, pour freiner les effets de la cinquième vague de Covid-19. C’est l’ascenseur émotionnel pour la profession, qui se pensait à l’abri d’une nouvelle fermeture, alors que les syndicats avaient, semble-t-il, réussi à négocier un cadre sanitaire spécifique à leurs établissements au moment du congrès de l’Umih, fin novembre. Il devait notamment comprendre le port du masque en toute circonstance, mais avec l’autorisation de l’enlever pour consommer, même debout. Il n’en sera finalement rien. 

Les patrons entre désillusion et incompréhension

Par voie de communiqué, les différents syndicats de la nuit se sont empressés de réagir, dénonçant une décision « prise sans concertation préalable avec le secteur ». « Elle est d’autant plus choquante que les exploitants de discothèques ont été les premiers à faire appliquer le passe sanitaire, estime le Sneg & Co. Les seuls à y adjoindre la vérification de l’identité du client, et qu’aucun cluster n’a été identifié dans les établissements respectant ce protocole. »

« Ces professionnels sont sacrifiés alors qu’ils assurent le contrôle de l’identité des clients en plus du passe sanitaire par du personnel assermenté, pointe de son côté l’Umih, évitant ainsi les fraudes. De plus, leurs établissements assurent un renouvellement de l’air obligatoire qu’aucun autre établissement ne propose. »

Des aides pour les discothèques et les traiteurs

Un accompagnement économique de ces entreprises est prévu, promet Matignon. Les traiteurs, impactés par des annulations en cascade, seront également soutenus. Dans un communiqué commun, les organisations professionnelles du secteur, GNC, GNI, UMIH et SNRTC, « appellent l’État à continuer de tenir son engagement d’accompagner économiquement les professionnels tant que des mesures sanitaires impacteront leur activité». Elles demandent le rétablissement d’urgence du Fonds de Solidarité, le retour de l’activité partielle, les exonérations des charges et l’aide « coûts fixes » simplifiée. La possibilité d’un nouveau report pour le remboursement des PGE tout comme un allongement de la durée de remboursement apparaissent également comme inévitable. 

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