Réouverture des discothèques en juillet, c’est presque fait

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Les syndicats professionnels GNI et Umih se sont montrés très confiants sur l’idée d’une réouverture des discothèques en juillet, après la nouvelle étape de déconfinement prévue le 30 juin. Un protocole spécifique, incluant pass sanitaire et port du masque, serait en grande partie validé.

C’est presque fait : les discothèques rouvriront début juillet, après la dernière date du plan de déconfinement prévue le 30 juin, sauf coup de théâtre ou rebond sanitaire. Le GNI et l’Umih ont en effet travaillé durant plusieurs semaines avec les services de Bercy et du ministère de la Santé pour établir un protocole sanitaire spécifique aux établissements de nuit, qui permettrait la réouverture graduelle avec jauge et pass sanitaire sur les mois de juillet et août. Emmanuel Macron, qui doit rencontrer la profession le 21 juin, devrait l’annoncer à cette occasion. Si tel est le cas, ce serait la fin de 15 mois de calvaire pour le monde de la fête, qui y a laissé de nombreuses plumes : sur 1 600 établissements, 200 ont déjà déposé le bilan aujourd’hui. 

Pass sanitaire, jauge et masque

Élément principal et différenciant du reste du secteur CHR dans le cadre de la réouverture des discothèques, le pass sanitaire sera obligatoire pour les clients. En pratique, une attestation de vaccination (deux doses) ou un test PCR récent seront exigés. Si le client ne possède aucun des deux, la mise à disposition d’autotests serait de rigueur, avec dans l’idée de se servir des stocks inutilisés de l’Éducation nationale, rapporte Thierry Fontaine, président de l’Umih nuit. 

En outre, une jauge sera imposée. En juillet, elle est pour le moment établie à 65 % de la capacité intérieure, 85 % en extérieur. En août, elle passerait à 85 % en intérieur et 100 % en extérieur. Ce détail fait partie des ajustements encore en cours de discussion entre le gouvernement et les syndicats. Ces derniers préféreraient en effet une jauge fixe à 85 % sur les deux mois d’été, jugeant les 65 % trop justes pour une grande partie des établissements. En effet, sur les 1 400 discothèques encore à flot aujourd’hui en France, 900 ont une capacité inférieure à 300 personnes. 

Le système de ventilation pourrait aussi être un élément important de discrimination pour la réouverture. Un certain nombre d’établissements ne disposant pas d’un système suffisamment efficient pour assurer le renouvellement de l’air dans un contexte de Covid pourraient donc ne pas ouvrir leurs portes. 

Enfin, le port du masque sera rendu obligatoire lors des déambulations pour aller commander, ou se rendre aux toilettes. Il ne serait cependant pas obligatoire — a priori — sur la piste de danse. C’est en tout cas ce qu’on demandé les syndicats au gouvernement, qui n’aurait pas émis d’objection, assure Thierry Fontaine. 

Un plan d’accompagnement en cours de réflexion

Quinze mois de fermeture, pour un secteur représentant un milliard de chiffre d’affaires à l’année. « Avec une marge brute estimée à 85 % du chiffre d’affaires, les pertes sont considérables, estime Thierry Fontaine. Nous allons donc demander à l’État un plan de relance qui, bien évidemment, ne résoudra pas tout, mais nous permettra de nous projeter. »

En outre, les établissements de nuit entendent bien obtenir réparation pour « l’inégalité de traitement subie sur les aides ». Estimant avoir été fermés plus longtemps que les autres secteurs du CHR, sans pour autant toucher plus, ils demandent une proportionnalité des aides, et n’excluent pas de poursuivre leur combat judiciaire en assignant l’État devant les juridictions compétentes. 

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