Bordeaux : mariage de la culture et de la gastronomie

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Bordeaux rayonne sur l’ensemble du bassin aquitain. Située au coeur de la fameuse région viticole, la ville portuaire règne depuis 2 000 ans sur les rives de la Garonne. Bordeaux jouit aujourd’hui d’une forte attractivité touristique. En 2022, ses lieux culturels ont accueilli pas moins de 1,7 million de visiteurs.

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La tour Pey-Berland, du nom de l’archevêque Pey Berland, est le campanile de la cathédrale Saint-André. Crédit : Lise Gaeta.

Bordeaux rayonne sur l’ensemble du bassin aquitain. Située au cœur de la fameuse région viticole, la ville portuaire règne depuis 2 000 ans sur les rives de la Garonne. Bordeaux jouit aujourd’hui d’une forte attractivité touristique. En 2022, ses lieux culturels ont accueilli pas moins de 1,7 million de visiteurs. À l’origine de la cité girondine, un peuple nommé les Bituriges Vivisques. Tandis que l’Empire romain a conquis la Gaule, ces habitants auraient été les premiers à introduire la vigne dans la région. Un point de départ pour les célèbres vignobles bordelais qui, de tout temps, ont fait la richesse de la cité. Ayant développé un lien fort avec l’Angleterre, les viticulteurs et négociants bordelais usent de la situation géographique de la ville pour exporter leur production. Au début du XIVe siècle, des quantités impressionnantes de vin destinées à des consommateurs outreManche quittent le port ; on parle alors de «120 000 tonneaux de 900 litres qui sont exportés chaque année », affirme Agathe Corre, guide conférencière pour l’office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole. Les cultures se multiplient autour de Bordeaux et deviendront plus tard de grandes appellations viticoles, comme le graves ou le pessac-léognan. À partir de 1740 et jusqu’à la Révolution française, le commerce triangulaire crée une nouvelle dynamique dans celle que l’on surnomme le port de la Lune. « Contrairement à ce que l’on peut entendre, c’est parce que la ville était déjà très riche que les négociants s’y installèrent », explique Agathe Corre, ce qui ne viendra qu’augmenter la fortune des familles bordelaises. Des produits exotiques en provenance des Antilles arrivent alors sur le port : rhum, café, vanille ou encore canne à sucre. Une activité qui perdure bien après la chute de la royauté. « En 1900, il y avait encore 35 raffineries de sucre à Bordeaux », détaille la guide conférencière. De ce mélange culturel naissent des spécialités culinaires comme les canelés ou encore les liqueurs, plus faciles à exporter que le vin.

« Le plus grand nombre de restaurants par habitants » 

Si la viticulture continue de faire rayonner Bordeaux à travers le monde, le patrimoine culturel de la ville attire toujours plus de visiteurs. Depuis 2007, quelque 1 800 hectares de la ville ont été classés au patrimoine mondial de l’Unesco, faisant de la préfecture de la Gironde le plus important ensemble urbain classé au monde. De plus, de 2006 à 2019, le maire Alain Juppé a œuvré pour le renouvellement de Bordeaux et la réhabilitation de certains quartiers. « La ville s’est réveillée, affirme Agathe Corre. Les aménagements mis en place et l’arrivée du tramway ont permis un apport touristique énorme. » Bordeaux serait alors, avec « plus de 2 300 établissements », la ville qui compte « le plus grand nombre de restaurants par habitant », s’exclame Fabrice Rollo, président du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) du Bassin aquitain. Une offre très large, qui oscille entre spécialités du monde et cuisine locale du Sud-Ouest, mettant en avant des produits commes les huîtres du bassin d’Arcachon, la lamproie, le canard ou encore le bœuf de Bazas. « Certains restaurants tendent à se diversifier, proposant des produits bio, locaux ou des plats vegans. Mais dans l’ensemble, l’offre bordelaise bouge peu », admet Fabrice Rollo. Un personnage médiatique reste néanmoins indissociable du paysage culinaire local : Philippe Etchebest et son restaurant étoilé Le Quatrième Mur, qui attire régulièrement de nombreux curieux et gourmets à Bordeaux.

Évènement et vie bordelaise 

Depuis 25 ans, en début d’été, la ville accueille Bordeaux fête le vin, un événement destiné à mettre en avant son patrimoine vinicole. Pour l’occasion, les viticulteurs de la région prennent possession des quais et proposent aux visiteurs de déguster leurs productions. Il y a deux ans, l’office du tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole décide de donner un nouveau souffle à la manifestation, en offrant un format guinguette ouvert à tous. « Nous mettons en place des structures en bois, des lampions et des fanions, pour créer une véritable fête de village sur les quais de la Garonne », détaille Ségolène Faget, coordinatrice générale en charge des événements pour l’office du tourisme de Bordeaux Métropole. Les amateurs de vins peuvent alors acheter un « pack dégustation », qui se matérialise sous la forme d’une carte permettant de goûter onze vins différents, en sillonnant les différents pavillons de l’événement. Mais la démarche ne s’arrête pas là, l’objectif de Bordeaux fête le vin est de « valoriser l’engagement du vignoble bordelais ». Tandis que « plus de 75 % » de celui-ci est certifié par une démarche environnementale, le travail des vignerons tend à être connu par le grand public. Dans une ambiance festive et familiale, les visiteurs peuvent ainsi fl âner entre les voiliers et plonger au cœur du patrimoine historique bordelais, tout en profi tant de concerts, d’ateliers, d’expositions ou encore d’un spectacle de drones. Lors de son édition 2023, l’événement a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes. « 1 200 professionnels et négociants accueillent les visiteurs pour leur faire découvrir cet univers varié », affi rme Ségolène Faget. De quoi donner envie aux Bordelais et aux touristes de se rendre dans les vignobles, ou encore d’arpenter le musée local consacré entièrement à cette thématique : la Cité du vin.

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