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Code Ø : café de quartier engagé

  • Temps de lecture : 3 min

En quatre mois seulement, Thaïs Cathelineau a (déjà) remporté son pari : faire de Code Ø une entreprise sociale conjuguant café de quartier, écologie et qualité.

Code Ø est construit selon selon les principes d'une économie sociale et solidaire.
Code Ø est construit selon selon les principes d'une économie sociale et solidaire. Crédits : MGL_Photographie

C’est une démarche insolite dans la profession. Thaïs Cathelineau fait vivre sa SARL – Code Ø – selon les principes d’une économie sociale et solidaire. Le financement s’appuie sur apport personnel, doublé par un prêt à taux zéro d’Initiative France. Un second a été contracté au Crédit coopératif garanti par Bretagne Active, plus financement participatif via Ulule. Les travaux ont pris la forme d’un chantier participatif qui a réuni une cinquantaine de personnes. En plus, le choix des matériaux s’est fait sur du parquet, carrelage et radiateurs de récup’, plaques en fibres recyclables et le mobilier se compose de tables et chaises chinées, matériel de cuisine d’occasion, urinoir sec. De fait, l’intégralité du projet reflète l’engagement de l’entrepreneuse.

« Le principe de base, à chaque fois que je prends une décision pour Code Ø, est de me demander quel en sera l'impact, s'il est possible de le faire autrement et si je dois faire des concessions. »

Dans ce « café où l’on peut déjeuner », l’approvisionnement en matières premières se fait auprès de producteurs locaux. « Une association d’insertion va chercher nos légumes à vélo, notre café est torréfié au bout de la rue par Christophe Parisse, notre bière La Belle Joie vient de Kervignac, le fromage blanc vient de fermes autour de Lorient… » Il est rare que de la viande se retrouve à la carte et chaque jour, une ou deux options végétariennes sont déclinées.

Code Ø limite ses déchets

« Notre chef Émeline limite au maximum les déchets verts : elle récupère par exemple la pulpe des carottes pressées pour nos jus pour en faire des carrot cakes », explique la propriétaire. Les poubelles sont minutieusement triées. Grâce au bokashi (sorte de compostage par lactofermentation), les biodéchets sont valorisés. En quatre mois, ce coffee-shop à la sauce lorientaise a trouvé son rythme de croisière. Il a réussi à séduire tant les travailleurs du port de pêche que les pères de famille. Demain, Thaïs Cathelineau utilisera l’argent de son Prix des cafés pour nos régions pour aménager son arrière-salle en jardin d’hiver. Elle entend développer la vente à emporter grâce à Feelà vélo, association d’insertion qui assurera la livraison à bicyclette.

Carte sur table

Horaires

Ouverture lundi, mardi, jeudi et vendredi 8 h-18 h, mercredi 8 h-22 h

Places assises

40

Couverts/midi

De 30 à 55

Ticket moyen

12 €

Plat du jour

9,50 €

Bruschetta et soupe

8,50 €

Effectif

1 gérante et 1 employée à temps plein, 1 personne au service le midi

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Thais Cathelineau Code Ø
À la tête

Thaïs Cathelineau

Chargée de communication pour la Course au large, puis responsable de rayon pour une grande enseigne, Thaïs Cathelineau a opéré un virage à la trentaine, en ayant acquis la certitude qu’elle souhaitait évoluer « dans un environnement en phase avec [ses] convictions écologiques et sociales ». « Je me suis dit qu’il devait exister un moyen d’avoir une activité commerciale qui soit rentable sans être excessive. Cela existe et ça s’appelle l’économie sociale et solidaire. » Le visionnage d’un reportage sur un restaurant solidaire et d’insertion niçois achève de l’inspirer. Elle a été rejointe dans son projet par Aliénor Parmentier, qui prend aujourd’hui en charge la communication. Deux ans après la naissance de l’idée et suite à un passage par l’incubateur d’économie sociale et solidaire TAG 56 à Lorient, Code Ø a ouvert ses portes en juillet dernier.