Naissance de l’hôtel Marcel-Aymé à Montmartre

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Marcel Aymé, inoubliable auteur de la Traversée de Paris , a désormais un hôtel à son nom, au 16 de la rue Tholozé à Montmartre, un quartier où il a résidé durant près de quarante ans. La Butte a gardé la mémoire de cet écrivain dont les films et scénarios ont largement alimenté le cinéma français de l’après-guerre. Une statue de Marcel Aymé, réalisée par Jean Marais, est installée sur la place qui porte son nom, dans une posture de Passe-muraille, clin d’œil à cette nouvelle qui fut adaptée à plusieurs reprises au cinéma et à la télévision.

C’est à Jacques Letertre, président de la Société des hôtels littéraires que l’on doit cette nouvelle mise en lumière de l’auteur des Contes du chat perché . Cet homme étonnant, passionné de littérature, a connu une première carrière dans la finance avant de se retrouver à la tête d’un groupe familial qui détient une douzaine d’hôtels en France, mais aussi des intérêts dans l’hôtellerie de plein air du sud de la France. Depuis quelques années, il a entrepris de thématiser progressivement son parc hôtelier à partir d’écrivains ayant imprégné l’histoire de la localité. Il a commencé par le Swann, à Paris, qui rend hommage à Proust, avant d’afficher le nom de Gustave Flaubert sur son hôtel rouennais, puis celui de d’Alexandre Vialatte sur un de ses autres établissements de Clermont-Ferrand. L’hôtel Marcel-Aymé est le quatrième de la liste. Un cinquième hôtel littéraire, consacré à Arthur Rimbaud, est déjà en chantier dans le quartier de la Gare de l’Est, à Paris.

L’hôtel Marchel-Aymé dispose de 39 chambres. Sa rénovation a permis d’élever le standing de l’établissement au niveau de quatre étoiles. Comme dans les autres hôtels littéraires, chaque élément du décor, réalisé par l’architecte Aude Bruguière et les décoratrices d’intérieur Aleth Prime et Virginie Darmon, rappelle la mémoire de l’écrivain. Aude Bruguière explique que le surnaturel, l’absurde, l’incongru ont guidé son inspiration.

« Ils jalonnent le rez-de-chaussée de l’hôtel : la notion d’effacement partiel du corps est largement présente dans l’espace d’accueil, tout d’abord par un grand portrait de l’écrivain traversant un mur de briques blanches, complété sur le desk blanc par des lettres partiellement effacées nous laissant deviner le prénom et le nom de Marcel Aymé ainsi que par un discret et insolite livre du Passe-muraille venant à notre rencontre à travers une cloison. » L’établissement fait même figure de petit musée dédié à l’écrivain. Il recèle ainsi 500 de ses livres dont de nombreuses éditions originales.

Dans les chambres, on retrouve les meilleures photographies de Marcel Aymé, réalisées par Izis, reproduites sur les murs grâce aux archives de Paris-Match.

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