Passe sanitaire : une rigueur à géométrie variable

À l’aube de la rentrée 2021 et trois semaines après l’instauration du passe sanitaire dans les établissements recevant du public, hôtels et restaurants en tête, force est de constater que les professionnels des CHR ne sont pas tous au rendez-vous du scannage systématique des QR codes.

On ne saurait leur jeter la pierre tant la démarche apparaît chronophage et déshumanisée, tandis qu’elle empiéterait, aux yeux des détracteurs du passe sanitaire, sur certaines libertés fondamentales. Toujours est-il que face à un variant bien plus véloce que ses prédécesseurs, la vaccination semble être une condition sine qua non pour sortir de cette crise.

Votre dévoué serviteur a eu la chance de voyager en France cet été et il y a vu des situations contrastées.

Aux alentours des Gorges du Verdon, l’un des sites les plus fréquentés de France, rares étaient les tenanciers à s’assurer que leurs clients étaient en règle. Certains affichaient même, sur la devanture de leurs établissements, leur refus de procéder aux contrôles des convives, quitte à s’exposer aux foudres de la maréchaussée.

Dans le Puy-de-Dôme, il y a ceux qui se montrent scrupuleux et préfèrent refuser des clients, et ceux qui, résignés devant l’agressivité de quelques indélicats, ont dû céder en se montrant beaucoup moins regardants. En plein cœur des Hautes-Alpes, on assiste à des situations ubuesques. Dans la petite commune de Guillestre, un exploitant demande à sa clientèle de venir avec un passe sanitaire, mais ne le contrôle pas. L’homme préfère miser sur la confiance en rappelant, sur un écriteau, qu’il risque 1 500 € d’amende.

Devant ce micmac, on ne peut qu’espérer que les restaurateurs et hôteliers ne perdent pas foi dans leurs métiers; des rouages essentiels de l’art de vivre à la française.