Glaces : naturalité gourmande

  • Temps de lecture : 5 min

Véritables stars de la saison estivale, les glaces sont des incontournables des cartes des restaurants. En quête de goûts francs, les consommateurs sont de plus en plus séduits par les sorbets aux taux de sucre réduits et fabriqués à partir de produits de bonne qualité.

La vanille et le chocolat se placent en tête des saveurs de glaces préférées des Français. Image d'illustration.
La vanille et le chocolat se placent en tête des saveurs de glaces préférées des Français. Image d'illustration.

Les Français aiment la glace : plus de la moitié d’entre eux en dégustent toute l’année, d’après l’étude « Les Français et la glace », réalisée par Opinionway pour l’Association des entreprises des glaces, en mars 2022.Elle représente un plaisir intemporel, puisque 89 % déclarent que finir le repas sur une note sucrée avec de la glace est toujours un moment de plaisir et 9 Français sur 10 affirment qu’en manger leur fait du bien, selonYouGov, en juillet 2020.

iCrédits : La fabrique givrée.
Crédits : La fabrique givrée.

De plus, le plaisir et la gourmandise se démarquent nettement comme les deux motivations les plus puissantes qui incitent à en consommer (86 %).« Une boule de glace va immédiatement valoriser un dessert »,estime Émilie Charlet, chef de marché glaces restauration à table chez Sysco France. Côté saveurs, c’est la vanille et le chocolat qui arrivent en tête dans les préférences des Français, avec des taux respectifs de 14 % et 13 %. La pistache (8 %), le citron (8 %), le caramel (7 %), le café (6 %), la noix de coco (5 %), la framboise (5 %), la fraise (4 %) et le goût praliné (4 %) viennent compléter le top 10.

Une saison 2022 pleine de nouveautés

Au-delà de ces goûts plutôt traditionnels, les fabricants n’hésitent pas à innover. Selon l’association des entreprises de glaces, les innovations portent même le secteur et« la saison 2022 s’annonce prometteuse avec + 7 % en valeur et un chiffre d’affaires de 76,70 M€ sur la période ». Inventer de nouvelles recettes de glaces est d’ailleurs le leitmotiv de Martin Chauche, cofondateur de La fabrique givrée.« En plus des goûts classiques, nous aimons faire des parfums plus originaux, comme notre glace noix de coco et fleur de sel ou celle à la rose, et on lance cette année un sorbet à base de carotte, d’orange et de vanille, plein de vitamines, mais aussi très gourmand »,détaille-t-il.

Produits naturels

Si 94 % des Français considèrent que manger des glaces est un vrai plaisir, 55 % affirment qu’elles sont souvent trop sucrées à leur goût. Bien conscients de cela, les fabricants de glaces se tournent vers davantage de naturalité.« C’est une véritable tendance de fond, la glace se dirige vers des produits 100 % naturels et qui ont du sens, le secteur était un peu à la traîne sur ce sujet parrapport à la cuisine, mais il se rattrape »,estime Martin Chauche.

Nous avons éliminé des sucres moins bons pour la santé comme le saccharose et le dextrose.
Jean-Charles Tetart, Directeur du développement de la marque Histoires de glaces

Pour se rapprocher au maximum du goût du fruit, les taux de sucre sont réduits et ne dépassent jamais 15 % dans les recettes de La Fabrique givrée.« Depuis toujours, notre objectif est d’atteindre la saveur originelle du fruit dans tous nos sorbets, comme si on le croquait à pleines dents »,mentionne de son côté Stéphany Fressard, directrice de la communication à La Compagnie des desserts. La marque lance cette année trois saveurs dans sa gamme « Absolument sucre positif » : abricot, fraise et mangue. « Les recettes ne contiennent que trois ingrédients, du fruit à plus de 80 %, du sucre de canne, qui est moins raffiné, et des fibres végétales », détaille-t-elle.

Moins de sucre, plus d’équilibre

Même son de cloche du côté de la marque Histoires de glaces, artisan glacier.« La naturalité vient en force depuis quelques années, si le sucre est obligatoire dans une recette de glace pour la texture et le goût, nous avons éliminé des sucres moins bons pour la santé comme le saccharose et le dextrose », précise Jean-Charles Tetart, directeur du développement. Toujours à la recherche d’équilibre, leurs sorbets possèdent des taux de fruits allant de 26 % pour la bergamote à 66 % pour les fruits exotiques. Pour aller plus loin dans cette tendance au « dé-sucrage », le glacier a même lancé cette année un parfum vanille sans aucun sucre ajouté.

iLa Compagnie des desserts propose un parfum à la mangue. Crédits : La Compagnie des desserts.
La Compagnie des desserts propose un parfum à la mangue. Crédits : La Compagnie des desserts.

Suivant cette mouvance, la gamme La Laitière a également été entièrement revue.« Nous avons repensé nos recettes pour obtenir des goûts plus proches du fruit et des couleurs plus naturelles, de même pour les crèmes glacées, avec le retrait de différents colorants et conservateurs comme l’acide citrique, que nous remplaçons par du jus de citron, mais aussi en réduisant le sucre et en supprimant le sirop de glucose »,explique Émilie Char-let de Sysco France.

Traçabilité et régionalité

Lors d’achats alimentaires, les aspects éthiques et locaux deviennent communs dans la consommation des Français et les glaces en font désormais partie, selon l’association des entreprises de glaces. En restauration, l’origine des ingrédients (17 %) et le lieu de fabrication de la glace (19 %) sont des données prises en compte pour une partie des Français. D’ailleurs, 70 % des clients seraient prêts à payer plus cher pour manger des glaces réalisées avec des produits naturels.« Nous faisons très attention au sourcing, c’est obligatoire, nous travaillons en direct avec des producteurs, tous nos fruits sont de très bonne qualité,note Martin Chauche de La Fabrique givrée.Nous ne sommes pas des magiciens, si les fruits n’ont pas de goût, cela sera compliqué de les valoriser en glace, je dis souvent qu’en termes de saveurs, 50 % du travail est fait par les producteurs. »

Pourquoi ne pas la proposer en entrée ?
Martin Chauche, La Fabrique givrée

La Compagnie des desserts est aussi très rigoureuse quant à la traçabilité des produits.« Tous nos fruits proviennent de coopératives françaises, tout comme le lait et le sucre», assure Stephany Fressard. De même pour La laitière, qui fabrique toutes ses crèmes glacées en Bretagne.« Le lait est collecté proche de l’usine, en circuit court »,souligne Émilie Charlet. Pour Jean-Charles Tetart d’Histoire de glaces, en plus de produits avec des appellations, comme les fraises de Plougastel, les pêches de vigne du Lyonnais ou les abricots de la Vallée du Rhône, la régionalité est importante.« Nous proposons des produits qui permettent de se démarquer selon sa région, comme une glace à la lavande avec du miel pour les restaurateurs en Provence,présente-t-il.Nous fabriquons également des glaces en exclusivité pour certaines régions, par exemple la Corse avec des saveurs telles que liqueur de myrte, clémentine IGP ou encore châtaigne. »

L’avenir du sorbet glacé

Enfin, si la glace est un incontournable des desserts, elle tente également quelques écarts sur les cartes.« Pourquoi ne pas la proposer en entrée ? Nous avons mis au point un sorbet au basilic, c’est l’un des parfums emblématiques de La Fabrique givrée, et il va très bien en été avec une belle salade de tomates ! », lance Martin Chauche. Un avis que partage Jean-Charles Tetart, qui propose d’ajouter une quenelle de sorbet citron basilic à un carpaccio d’espadon. De quoi casser les codes établis et ravir les papilles des convives, avides de produits glacés.

PARTAGER