Premiers pas du nouvel OPCO

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L’OPCO (Opérateur de compétences) des services à forte intensité de main-d’œuvre vient de présenter sa feuille de route. Récemment constitué dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle, cet OPCO regroupe 4 anciennes OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé) : Intergros (Commerces de gros), FAF.TT (travail temporaire), Fafih (hôtellerie, restauration, loisirs et tourisme), Opcalia (Medef). Hervé Bécam, vice-président de l’Umih, a été nommé à la présidence de l’OPCO, alors que Jamil Aït-Idir, représentant de la CGT, occupe le poste de vice-président. Une directrice générale, Valérie Sort, vient d’être désignée. Déjà directrice de la FAF.TT, elle conserve son ancien poste tout en coiffant la nouvelle organisation durant la période transitoire qui va permettre d’organiser la fusion des anciennes structures. Hervé Becam a fixé la ligne : « La volonté n’est pas de se baser sur les anciennes OPCA, mais de construire une maison collective, qui représente l’ensemble des salariés de nos entreprises. » De son côté, Jamil Aït-Idir a ainsi résumé la complexité de la tâche : « Entre les pilotes d’hélicoptère, les salariés de la branche déchet et les enseignants des diocèses, il est difficile d’établir des cohérences ».

Le nouvel OPCO sera administré par 70 personnes : 35 issues du patronat et 35 représentants des salariés. Valérie Sort se fixe quatre objectifs pour 2019 : accompagner la structuration d’une vision stratégique pour les partenaires afin de construire une offre de service, mettre en place la réforme et la gestion des contrats d’apprentissage, définir un processus d’évolution qui tienne compte des contraintes réglementaires et juridiques, repenser un modèle économique qui s’appuie à la fois sur la collecte et les démarches volontaires. La nouvelle directrice générale devra harmoniser le travail des 1 100 salariés des OPCA. Ils veillent sur la collecte et la formation au sein de 240 000 entreprises, dont 200 000 PME de moins de 50 salariés. Au total, 4,5 millions de salariés sont concernés par ce nouvel ensemble. L’enjeu est de taille.

En 2020, la collecte légale globale des fonds de formation s’élèvera à 1,2 mil liard d’euros. Près de la moitié de cette somme sera reversée à France compétences, institution nationale créée au début de l’année pour réguler et financer la formation professionnelle et l’apprentissage. Avec le solde et l’apport de 380 M€ de contributions volontaires de la part des entreprises, l’OPCO disposera de près de 860 M€ pour financer les formations. Proportionnellement, l’enveloppe est moindre que celles dont disposaient précédemment les différents OPCA. Mais cela n’inquiète pas Hervé Bécam, qui tempère : « Les branches doivent se montrer inventives pour proposer des projets qui pourront être financés par les fonds de France compétences ».

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