Tri et collecte : les solutions disponibles

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À compter du 1er janvier 2024, le tri des biodéchets et leur valorisation seront une obligation. Voici les solutions de la Revue des Comptoirs.

Poubelles de tri pour la collecte
Poubelles de tri pour la collecte. Crédit Unsplash.

Simplicité et hygiène

Les Alchimistes
Les Alchimistes proposent des solutions de compost dans les villes. Crédit Alice Mariette.

L’entreprise Les Alchimistes collecte environ 15.000 tonnes de biodéchets par an auprès de 350 CHR pour les valoriser en compost. « Nous travaillons avec des établissements de toutes tailles, de 25 couverts par jour à plusieurs centaines », explique Martin Guinement, responsable commercial national. L’entreprise évalue la production annuelle de déchets d’un restaurant et met un nombre de bacs approprié à sa disposition, en tenant compte du volume de déchets produit mais aussi de la capacité de stockage. Le nombre de ramassages hebdomadaires en découle. Les bacs sont systématiquement échangés et pas seulement vidés, permettant de garantir l’hygiène des contenants, travail généralement fastidieux pour les CHR.

Un moyen aussi de veiller à la qualité du tri et de formuler des recommandations aux établissements les moins attentifs. Un bonus-malus s’applique également sur la facture. L’entreprise privilégie aussi la collecte à vélo dans les grandes villes, notamment à Nantes où elle a racheté La Tricyclerie, et rayonne entre 30 et 40km autour des 14 unités de compostage implantées en France. Le substrat final est revendu à des agriculteurs.

alchimistes.co

Traiter sur site

Machine de Redorganic.
RED organic permet de traiter les déchets sur site grâce à un principe de traitement enzymatique des déchets. Le volume des déchets est réduit de 90%, sous la forme d’une poudre saine. Crédit Redorganic.

Certains établissements préfèrent trier et valoriser sur place leurs déchets. RED Organic propose une solution qui traite les biodéchets de manière autonome, y compris la viande et le poisson. Le volume des déchets est réduit de 90% – 20kg de déchets donnent 1,5kg de poudre – en une poudre stable et hygiénique. « Un restaurant qui réalise 350 couverts par jour fait collecter la poudre environ tous les trois mois. Mais il peut également s’en servir comme fertilisant dans un potager ou le distribuer aux salariés pour leurs extérieurs », indique Charly Raimbaud, cofondateur de l’entreprise. La revente du substrat par un restaurateur est en effet interdite. Le système intègre des enzymes qui décomposent les aliments. « Ce principe est aussi très économe en énergie car l’action des enzymes fait naturellement monter la température à 55°C. L’appareil consomme uniquement pour hygiéniser le produit à 70°C, environ à 10 à 13kWh/jour. » L’appareil, disponible en différentes capacités, entend faire diminuer drastiquement le coût de ramassage des déchets. « Certains de nos clients payent jusqu’à 1.200€ par mois pour le ramassage des ordures ménagères. Selon la ville, ça peut aller du simple au double ». À raison de 380€ de location par mois pour une capacité de 250 couverts, et de la collecte de la poudre à 120€ par passage, le calcul mérite d’être fait.

redorganic.fr

De la plonge à la cuve

Broyeur pour déchet alimentaire.
Le système fermé de Meiko implique un broyeur installé dans l’arrière-cuisine ou à la plonge par lequel les déchets alimentaires sont évacués vers une cuve de stockage étanche, installée dans un local approprié. Crédit DR.

Spécialiste du lavage de la vaisselle, Meiko travaille sur le traitement des déchets alimentaires depuis de nombreuses années. Le fabricant a ainsi mis au point un circuit fermé qui part de la poubelle de la plonge et évacue les déchets alimentaires broyés vers une cuve de stockage hermétique. Celle-ci est dimensionnée en fonction des besoins du restaurant, à partir de 1.000litres. « À partir de 150 couverts par jour, c’est intéressant », précise Loïc Rousseau, market manager de Meiko Green Waste solutions. La biomasse est récupérée à intervalles réguliers par un prestataire qui pourra l’envoyer en méthanisation. « Nous identifions dès le départ quelle entreprise peut venir récupérer, où cela peut être méthanisé et à quel coût. » Les avantages sont évidemment à voir du côté d’une moindre pénibilité et sur une maîtrise du coût, même si l’investissement de départ est non négligeable, de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

meiko-green.com

Les bons outils au bon endroit

Collecte de Moulinot
L’entreprise Moulinot propose un service de collecte aux restaurants et s’est spécialisée dans le prétraitement des biodéchets pour la méthanisation. Crédit Moulinot.

Voici la devise de Stephan Martinez, patron de Moulinot, l’un des spécialistes de la collecte et de la préparation des biodéchets pour la méthanisation. L’ancien restaurateur a choisi de proposer une solution de collecte aux restaurateurs, auxquels il fournit les bacs et organise les ramassages, en fonction des volumes de déchets produits par chacun. Les bacs non conformes sont refusés lors du ramassage. Ces derniers ont par ailleurs un fond concave pour faciliter le nettoyage. L’entreprise assure en parallèle un traitement optimal et transparent des biodéchets. « L’objectif est d’avoir une matière organique de la meilleure qualité possible à la sortie pour la transmettre aux agriculteurs méthaniseurs. » L’entreprise compte quatre sites de déconditionnement en France, deux en Île-de-France, ainsi qu’à Bordeaux et à Angers avec un potentiel annuel de 40.000 tonnes chacun.

moulinot.fr

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