Dans le paysage français du matériel de grande cuisine, la marque Bonnet fait figure de roc indestructible. De la petite usine à fourneaux fondée en 1830 par Nicolas Bonnet à l’actuel propriétaire, le groupe américain ITW, il subsiste un fil rouge : des équipements qui vivent au rythme des services de la restauration.
On connaît davantage Bonnet pour la cuisson que pour le froid ou encore la laverie. Pourtant, la marque a développé des compétences transversales. Grâce à des rachats successifs, le dernier en date par le groupe américain ITW, l’entreprise a adapté ses process de fabrication modernes à ses savoir-faire bien français. « Nous avons réduit les temps de fabrication, notamment à l’usine de Poligny (dans le Jura, où sont fabriqués les équipements de cuisson, NDLR) en investissant massivement dans des postes automatisés pour faciliter le travail à la main », explique Thibaut Gavignet, directeur marketing Europe de la division cuisine chez ITW. Sur les terres historiques de l’entreprise, les best-sellers que sont les fours mixtes Equajet et Precijet ou la braisière Equapan, symbolisent le leitmotiv maison : « Être en ligne avec la performance demandée par le client » . C’est aussi ce qui dicte la conception du fleuron Bonnet, les fourneaux Maestro (à lire en encadré). Parmi les dernières réalisations de l’entreprise, les cuisines des hôtels Lutetia et Fauchon à Paris, ou encore celles de chez Éclipses.
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU SERVICE DE LA CUISINE
« Nous sommes confrontés à la poussée d’autres fabricants, notamment Rational, poursuit le directeur marketing. Nous avons choisi d’aller à l’essentiel (dans la conception des équipements, NDLR), mais avec le même niveau de performance. Les fonctions sont simplifiées et c’est l’intelligence artificielle qui vient au service de la productivité. »
La nouvelle braisière grande capacité Precipan illustre bien ce postulat. Elle a été largement automatisée, pour répondre à la pénibilité plus importante en restauration collective. Une expertise héritée de la branche Thirode, initialement plus tournée vers ce secteur avant la fusion des deux entités en 2013. L’entreprise s’appuie également sur l’intelligence collective de ses 500 employés, qui prennent en charge chaque projet, de l’idée jusqu’au service après-vente. Une partie de la production, pour la cuisson et la laverie, est 100 % française. D’autres usines en Europe permettent d’égaliser les besoins. Bonnet coiffe même parfois la casquette de distributeur et intègre des équipements d’autres marques dans ses réalisations, afin d’offrir une prestation globale. « Pour la laverie, par exemple, nous travaillons également avec Hobart. » Pour de telles prestations globales d’installation de cuisines clés en main, les clients investissent « une moyenne de 150 000 à 200 000 € » . Le prix de la tranquillité.
