Dans son décryptage 360° de la restauration hors domicile, le Geco Food Service souligne un secteur marqué par des signaux économiques contrastés. Explication.
Bien que des indicateurs économiques montrent des signes encourageants, avec notamment un ralentissement de l’inflation à +2,7 % et une croissance de 0,8 % du PIB, le sentiment général reste pessimiste. En effet, 92 % des Français estiment que leur pouvoir d’achat a diminué, et 59 % jugent que les prix des restaurants sont devenus trop élevés. C’est ainsi que commence la dernière étude menée par le Geco Food Service (association qui regroupe une centaine d’industriels du food service). Selon elle, ce contexte entraîne des arbitrages de consommation qui impactent la fréquentation en RHD. Les dépenses, proches des niveaux de 2019 (27,8 Md€ au premier semestre 2024 contre 27,7 Md€ en 2019), traduisent une stabilité en valeur, mais la fréquentation reste en baisse de 9,2 % sur la période, avec 4,6 milliards de visites contre 5,1 milliards il y a cinq ans.
Les événements de cette année, comme les ponts de mai, le passage de la flamme olympique, ou encore l’Euro de football en juillet, ont partiellement dynamisé la fréquentation dans certains établissements. Les sites touristiques et les zones proches des événements ont bénéficié de cette période, profitant notamment aux food trucks et aux kiosques, tandis que les restaurants classiques ont été légèrement délaissés par un tourisme populaire qui privilégie la rapidité et le côté pratique.
Gestion des prix
En parallèle, le Geco Food Service, en collaboration avec les cabinets Shenkuo et Strateg’eat, a conduit une étude pour mieux cerner les critères d’achat des professionnels du secteur. Les gérants d’établissements de restauration commerciale choisissent des produits en fonction de leur praticité, tandis que ceux de la boulangerie-pâtisserie et de la restauration collective s’orientent davantage vers le prix. Toutefois, la maîtrise des prix reste une difficulté pour 20 % des opérateurs, puisqu’ils peinent à évaluer le juste prix de certains produits. En outre, pour un tiers des professionnels interrogés, le prix n’est pas le critère décisif des achats.
Dans un contexte où l’innovation, les conseils, la régularité des livraisons et la réactivité demeurent primordiaux, ces acteurs souhaitent aussi renforcer la valeur ajoutée de leurs services. Par ailleurs, le Geco Food Service rappelle la mise en place de la Responsabilité élargie du producteur (REP) Emballages Restauration. Depuis le 1er janvier 2024, cette réglementation impose aux professionnels de la restauration de prendre en charge la gestion des emballages. Cependant, Citeo Pro, l’éco-organisme en charge, n’a obtenu l’agrément que le 11 mars 2024, créant une situation d’incertitude pour les entreprises. Michel Sanson, président de l’association, souligne que cette situation met en péril la capacité des professionnels à anticiper les coûts, d’autant plus que le manque de clarté concernant les tarifs perturbe les offres et les tarifs proposés pour répondre aux appels d’offres.