L’Institut Paul Bocuse change de nom et devient Lyfe

Au revoir Paul Bocuse, bonjour Lyfe. Au cœur du nouvel amphithéâtre de la célèbre école d’hôtellerie-restauration lyonnaise, Gilles Pélisson, président de l’Institut et Dominique Giraudier, directeur général, ont dévoilé la nouvelle identité des lieux. « Avec l’Institut Lyfe, nous avons une vraie école du XXIe siècle », lance Dominique Giraudier. Lyfe, acronyme de Lyon for excellence, education, exploration ou experience, accompagne les ambitions de la gouvernance de l’Institut. « Nous voulons devenir la meilleure école de management en arts culinaires et hôtellerie du monde, rien de moins, tout en conservant notre identité d’école-métier et notre patrimoine français », explique son directeur général. Une transition vers l’international donc, pour l’institution lyonnaise qui compte aujourd’hui une centaine de professionnels dont certains MOF, étoilés ou Bocuse d’Or, plus de 200 enseignants et 1.200 étudiants de 72 nationalités.

Professionnels de l’Institut et journalistes étaient également réunis à Écully ce 27 avril 2023 pour la présentation d’un nouveau campus. Installé dans le château de la Roseraie, celui-ci sera dédié aux cursus de l’hôtellerie. Ainsi, le campus historique pourra se décharger d’une partie de ses élèves et laisser davantage de place aux arts culinaires. En tout logique, le campus consacré à la restauration prend le nom de Paul Bocuse, quand celui pour l’hôtellerie devient Gérard Pélisson (co-fondateur d’Accor et de l’Institut Lyfe).

Un nom polémique

Depuis 2022, des démêlées judiciaires opposent l’Institut à Jérôme Bocuse, héritier et légataire du nom de son père. En effet, il reproche l’utilisation abusive de ce nom à des fins partenariales et le dépôt, en Chine, de la marque sans en avoir été informé. Si le changement pour l’Institut Lyfe semble arriver à point nommé, Gilles Pélisson nie toute corrélation. « C’est un non-sujet. Nous avons une lettre écrite par Paul Bocuse, à mon oncle Gérard Pélisson, dans laquelle il donne l’usage gratuit de son nom à l’Institut jusqu’en 2037. Nous sommes donc serein sur ce point et nous regardons vers l’avenir », explique-t-il. De son côté, Jérôme Bocuse a rapidement réagi au changement de nom de l’Institut par un communiqué. Il indique « prendre acte » de la décision, précisant que « rien n’a été évoqué sur les conséquences de ce choix et ses nombreuses répercussions, alors qu’une procédure judiciaire est toujours en cours ».