La Riotte, une ambassade des vins bourguignons

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Deux anciens joueurs professionnels de football, associés au chef étoilé de Tournus, Yohann Chapuis, viennent de créer La Riotte dans le quartier de la Madeleine (Paris 8e). Ce bistrot présente la particularité d’être la vitrine des Caves Carrière de Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or).

La riotte
La Riotte. Crédit : DR.

Avec La Riotte, les vins bourguignons disposent désormais d’une ambassade à Paris, représentée par Loïc Chalier, un Auvergnat. Natif de Saint-Flour (Cantal), il s’est d’abord fait connaître dans le football. Formé à Aurillac (Cantal) et à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), il a ensuite évolué comme joueur professionnel, à Alès, Sète, Évian, Moulins et Dijon, où il a terminé sa carrière avant de travailler pour le recrutement du club bourguignon. En 2021, après la relégation du club en Ligue 2, Loïc Chalier prend une autre voie, il intègre le monde des cafés parisiens. Le Cantalien y a cultivé de nombreuses relations. Il a ainsi travaillé à L’Abreuvoir (Paris 15e), chez Marie Maronne, avant de poursuivre dans les diverses brasseries de Joseph Maronne. Formé à la bonne école, Loïc rêve d’ouvrir une brasserie à Paris. Un de ses amis, Éric Carrière, autre ancien footballeur professionnel qui a également remisé ses crampons à Dijon, l’aide à concrétiser ce projet. Après un beau parcours jusqu’au FC Nantes et à l’OL, ce meneur de jeu (dix fois sélectionné en équipe de France) a créé à Dijon Caves Carrière. Une entreprise de vente de vins dont le site compte, à ce jour, près de 6 000 références.

Éric Carrière a ainsi connu une belle reconversion, qui l’a récemment mené à déménager son entreprise, à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or), dans un entrepôt capable d’abriter 1,5 million de bouteilles. Alors qu’Éric Carrière souhaite ouvrir un restaurant vitrine de ses vins en Bourgogne, Loïc Chalier le convainc de déplacer son projet à Paris, en rachetant un ancien bistrot de la rue Castellane (Paris 8e). C’est à ce moment que le chef Yohann Chapuis entre en scène. Lui aussi a débuté dans le football à Gueugnon, puis s’est orienté très jeune vers la cuisine, à la suite d’une blessure. Après une brillante réussite, qui lui a permis de racheter Greuze, l’ancien restaurant de Jean Ducloux, à Tournus (Saône-et-Loire), le cuisinier étoilé s’associe avec le duo. Il a créé la carte de La Riotte, qui est interprétée au quotidien par le chef Nathan Maiolino. Mais avant d’ouvrir, le restaurant a subi des travaux de rénovation, il a été ainsi entièrement réagencé avec un décor signé Magali Amrein. Le nom de La Riotte vient du monde du vin de Bourgogne : il désigne une petite parcelle de vigne. Car c’est bien la carte des vins qui distingue ce restaurant. Entièrement conçue par les caves Carrière, elle comporte non seulement une majorité de vins bourguignons, mais aussi une proportion importante de crus d’autres régions et de vins étrangers. Ainsi de grands flacons, à l’instar du Clos de Vougeot grand cru 2018 de Jean Grivot (690 €), côtoient des découvertes comme Le Temps est venu, côtes-du-rhône de Stéphane Ogier, à 35 € la bouteille et 6 € le verre.

Le bistrot-bar à vins a mis en place le club de La Riotte, qui offre aux membres des réductions sur le tarif des bouteilles à la carte pouvant dépasser 20 %. Les adhérents ont aussi la possibilité de commander n’importe quel vin proposé sur le site de Caves Carrière, à condition de prévenir 72 h à l’avance. Malgré cette orientation haut de gamme sur le vin, Loïc Chalier définit La Riotte comme « une brasserie qui propose un service continu de 12 h à 23 h 30 ». Le ticket moyen tourne autour de 45 € ; au déjeuner une formule plat du jour + café gourmand à 23,90 € rencontre un beau succès. Loïc est satisfait des deux premiers mois de fonctionnement de l’établissement et se félicite « d’avoir ouvert en hiver, ce qui a permis de roder les équipes qui mobilisent près de 15 personnes ». La Riotte offre en effet 70 places en intérieur. Mais lorsque les beaux jours arriveront, la terrasse de 38 places et une possible terrasse saisonnière devraient impulser un nouvel élan à l’établissement.

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