Énergie, une seconde manche à gagner

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Pauline de Waele, rédactrice en chef de La Revue des Comptoirs, décrypte l’actualité du secteur.

Pauline de Waele
Pauline de Waele © Au Cœur des Villes

Fini le « quoi qu’il en coûte ». Pour le Gouvernement il est question d’aider dorénavant ceux qui en ont le plus besoin, et dans leur viseur aujourd’hui les boulangers. Bien évidemment, ce secteur est fortement touché – loin de moi l’idée de remettre en cause le secours financier qui leur est octroyé pour faire face à la crise de l’énergie –, mais pour quelles raisons l’ensemble des restaurateurs ne fait-il pas partie de ce public prioritaire ? En effet, à l’instar des boulangers, ils subissent de plein fouet la hausse des matières premières et l’augmentation drastique de leur facture énergétique. Sans compter qu’ils essuient une troisième couche après la Covid, les dettes contractées et la baisse du pouvoir d’achat de leurs clients. Réclamer des tarifs réglementés pour toutes les entreprises sans condition paraît donc parfaitement justifié.

Les syndicats ont déjà obtenu que les très petites entreprises de moins de 10 salariés, dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 2M€, puissent bénéficier d’un tarif garanti de l’électricité fixé à 280€ par mégawattheure en moyenne sur l’année 2023. Un premier pas et une première manche remportée. L’enjeu désormais est d’étendre cette mesure à l’ensemble des PME, avec la possibilité de résiliation automatique sans frais de ces contrats. Il est à ce jour insensé d’imaginer que la détermination du tarif excessif relève du seul bon vouloir des fournisseurs. Mais qui paiera la différence ? Les fournisseurs d’énergie renvoient la balle au Gouvernement. Certains petits, qui ne produisent pas l’électricité et l’avaient eux-mêmes achetée en partie au prix fort sur le marché de gros, s’inquiétant de devoir vendre à perte, tandis que les plus gros rappellent faire l’objet de la taxe sur les « surprofits », mise en œuvre par le Gouvernement pour les producteurs d’électricité. Néanmoins, il est plus qu’incertain que ce dernier ait envie de partager les coûts !

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