Les TPE/PME sauvées par le « Quoi qu’il en coûte »

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Le 3 juin, Lionel Canesi, président du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables, organisait aux côtés des principaux responsables et acteurs de l’entrepreneuriat et de l’emploi (Apec, Adie, Comité de liaison des institutions ordinales (CLIO), CCI France, GNI, Syndicat des activités événementielles et CJD), une conférence de presse en faveur de la relance des TPE/PME et de l’emploi. A cette occasion, un baromètre économique a été présenté à la presse. Tout en analysant la situation des TPE et PME secteur par secteur, ce baromètre tend à démontrer l’efficacité des dispositifs d’aides mis en place par l’Etat au cours de la crise sanitaire. L’Ordre des experts-comptables, qui milite pour un étalement des dettes sur une période de dix ans et met en garde contre un arrêt précoce des aides gouvernementales, peut s’enorgueillir de disposer des données comptables de trois millions d’entreprises en France. Après avoir collecté celles d’un million d’entre elles, un panel de 265 000 TPE et PME (tous secteurs d’activité confondus) a finalement été passé au crible.

« On s’aperçoit que le ‘quoi qu’il en coûte’ du Gouvernement a porté ses fruits puisque, sur l’année 2020, le chiffre d’affaires a reculé de 6,6 % mais le résultat des entreprises a cru de 2 % », explique Lionel Canesi. Et d’ajouter : « Je ne crois pas à une catastrophe à venir pour les TPE/PME, même si les dettes se sont accumulées. »

Le secteur du CHR, qui a bénéficié d’une large place durant cette conférence, a certes souffert de la crise sanitaire mais pas autant qu’on pourrait le croire. Si les TPE/PME de la restauration ont accusé une érosion de leur chiffre d’affaires de – 29,2 % en 2020, les bénéfices ont connu une croissance de 10 % sur la même période. Le niveau de dette a revanche bondi de + 16 %. Dans la restauration traditionnelle en particulier, la perte de chiffre d’affaires est plus importante, affichant – 33,7 % mais + 6,6 % de bénéfices. La restauration rapide s’en tire logiquement mieux avec – 18,3 % de chiffre d’affaires et, surtout, + 34,7 % de bénéfices.

« Ces chiffres s’expliquent par le fait que certaines entreprises ont pu réaliser du chiffre d’affaires (VAE et livraison) malgré les mois de fermeture, tout en touchant les aides de l’Etat avant que des plafonds ne soient finalement instaurés afin d’éviter les effets d’aubaine », décrypte Lionel Canesi. Dans l’hôtellerie, où les situations sont très disparates selon les régions, les TPE et PME ont subi une baisse de – 20 % de leur chiffre d’affaires tandis que les bénéfices ont fondu à 30,6 %. Enfin, le secteur des salons et de l’événementiel a quant à lui dévissé, touché de plein fouet par les contraintes sanitaires : – 50 % de chiffres d’affaires, – 35,7 % de bénéfices et + 8,9 % de dette. Si le ‘quoi qu’il en coûte’ a bel et bien fonctionné, tous les acteurs présents lors de cette conférence souhaitent qu’il perdure. « Il faut débrancher progressivement les aides car les situations sont très différentes d’une TPE/PME à l’autre. Dans le CHR, les restaurants balnéaires ont fait une bonne année 2020, ce n’est pas le cas pour de nombreux restaurants parisiens par exemple », plaide Lionel Canesi.

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