Le fruit à coque de l’Isère

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Elle bénéficie d’une AOC depuis les années 1930 et incarne la noix dans toute sa naturalité. La noix de Grenoble se vend entière, dans sa noix et se distingue par son goût, puisé dans le terroir de la vallée de l’Isère.

Les noix de Grenoble ont placé leur spécificité au rang de produit d’exception au début du XXe siècle en obtenant l’une des premières appellations d’origine contrôlée : dès 1938 ! Une AOC qui venait déjà affirmer la singularité de ce fruit à coque qui s’épanouit au bord de l’Isère, cette rivière qui sillonne les départements de la Savoie, de l’Isère et de la Drôme, avant de se jeter dans le Rhône. « La noix est vraiment ancrée dans notre tradition ici. Sur cette zone, on cultivait beaucoup la vigne et le ver à soie avec les mûriers auparavant. Mais depuis la crise du phylloxera à la fin du XIXe siècle, la vigne a laissé place aux vergers de noyers, qui étaient déjà présents naturellement dans cette vallée. La culture s’est développée et la filière s’est structurée » , raconte Christian Nagearaffe, producteur et secrétaire du comité interprofessionnel de la noix de Grenoble.


UN GOÛT UNIQUE


Au bord de l’Isère, c’est un terroir particulier qui se déploie et donne toute sa typicité à la noix de Grenoble. « On est sur un climat vraiment unique, au pied des Alpes, qui n’est pas tout à fait montagnard, ni tout à fait méditerranéen. C’est ce qui apporte toute sa singularité à la noix de Grenoble. Elle n’a pas le même goût ici qu’ailleurs » , assure l’agriculteur. Trois variétés de noix sont autorisées dans l’AOP. La franquette (90 % de l’appellation) que l’on retrouve pourtant sur l’AOP du Périgord, ne donne pas le même résultat gustativement. « On peut vraiment parler d’effet terroir. » Quant à la mayette et à la parisienne, elles restent cultivées sur certains vergers, « en fonction des sols. Sur une même commune parfois, certaines variétés vont être plus adaptées et vont pouvoir exprimer tout leur potentiel » . Sa récolte se déroule à la fin septembre, au début octobre. Puis les noix sont lavées, triées, séchées et calibrées avant d’être proposées à la vente.


Photo Bernard Ciancia


La signature de la noix de Grenoble ? Ce « petit goût de pain beurré ». Mais aussi sa capacité à garder toutes ses propriétés organoleptiques grâce à sa commercialisation dans sa coque. Une garantie prévue par l’AOP. « La noix est un produit fragile, le fait de la commercialiser dans sa coque permet de protéger toutes ses qualités nutritionnelles. » Riche en oméga 3, en vitamines et en divers minéraux, la noix de Grenoble ne s’oxyde pas grâce à cette protection. Un vrai parti pris de la filière pour garder toute la quintessence du produit. « Aujourd’hui, 9 % des cerneaux de noix vendus en France sont d’importation, et peuvent parfois avoir deux ou trois ans. Résultat : plus aucun goût, le produit est complètement oxydé. » L’AOP noix de Grenoble symbolise exactement le contraire : une noix made in France qui garde toute sa fraîcheur. En salade avec des endives, en version sucrée dans des gâteaux ou en version salée à picorer à l’apéritif, travailler la noix de Grenoble, c’est s’assurer tout le bénéfice du produit. Avec une saveur suave de pain beurré.

www.noixemoi.fr

En chiffres

3 départements concernés (Savoie, Isère, Drôme)

850 producteurs

7 800 ha de vergers coopératives

16 entreprises de commercialisation

15 000 t/an de production moyenne

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