Agrume IGP : le pomelo corse passe au bio

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Souvent confondu avec son cousin chinois le pamplemousse, le pomelo est originaire des Antilles. Implanté avec succès en Corse depuis les années 1970, cet agrume à chair rouge et sans pépins s’est fait une place dans le paysage de l’île de Beauté. Rustique, il nécessite peu de traitements. À tel point que de plus en plus de vergers se convertissent au bio.

Pomelo
Pomelo

« Le volume de pomelos sous label bio est en train de dépasser celui du conventionnel », affirme Jean-Paul Mancel, président de l’Association de promotion et de défense de la clémentine corse. Déjà détenteur d’une indication géographique protégée (IGP) depuis 2014, ce fruit est devenu la seconde production fruitière de l’île de Beauté après les clémentines, avec près de 4 000 tonnes par an. Issu d’une hybridation naturelle entre un pamplemoussier et un oranger, le pomelo est l’unique agrume à ne pas être originaire d’Asie, mais des Antilles. Implanté avec succès en Corse, il y est cultivé depuis une cinquantaine d’années, notamment dans le secteur de la plaine orientale entre Casamozza et Solenzara. « Le pomelo est naturellement rustique, poursuit Jean-Paul Mancel. En tant qu’île, la Corse bénéficie d’une protection naturelle et les conditions climatiques limitent l’apparition de certaines maladies. De plus en plus de producteurs se lancent dans le pomelo bio. C’est une démarche qui ajoute de la valeur ajoutée au produit. » Les fruits labellisés sont essentiellement commercialisés dans le circuit des GMS et des épiceries spécialisées. Riche en vitamines et antioxydants, disponible tôt au printemps, le pomelo est un aliment-santé particulièrement apprécié des consommateurs de produits bio. Favorisée par la plupart des producteurs, la variété Star Ruby fournit de beaux fruits à peau jaune orangée, fine et mouchetée de rose. La pulpe est d’un rouge profond, sans aucun pépin. Très juteux, dépourvu d’amertume, le pomelo doit être parfaitement sucré, tout en laissant s’exprimer quelques notes acidulées. Le cahier des charges de l’IGP inclut ainsi des analyses de sucrosité, d’acidité et de jus qui assure la maturité optimale des fruits. Ceux-ci sont conservés sur l’arbre toute l’année. Pas de stockage en chambre froide : cette méthode permet de cueillir en fonction des besoins et d’exporter un produit extra-frais sur le « continent » où il est le plus souvent consommé tel quel. « La filière réfléchit à une valorisation sous forme de jus, reprend Jean-Paul Mancel. Mais la vraie force des agrumes corses, c’est avant tout leur fraîcheur. » Aucun traitement n’est, par ailleurs, appliqué sur le fruit après sa récolte. Dans les vergers corses les plus ensoleillés, le pomelo arrive à maturité dès la fin du mois de février. Pour les autres, il faut attendre mars. Si certains producteurs rencontrent actuellement des difficultés à recruter des cueilleurs dans le contexte sanitaire lié au Covid-19, la récolte 2020 ne devrait toutefois pas trop en pâtir.

La Corse compte une trentaine de producteurs de pomelos, principalement installés le long du littoral est de l’île.

Infos pratiques

Aire de production : plaine orientale de Corse Altitude maximale 300 m, distance minimale de la mer 15 km – Coloration et maturation sur l’arbre Teneur minimale en jus : 38 %, acidité inférieure à 2 g d’acide citrique pour 100 g de jus

Riche en vitamine et antioxydants, le pomelo de Corse est un fruit sans pépins. Sous sa peau jaune orangée, sa pulpe rouge est délicatement acidulée.



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