Loi « immigration », une solution miracle ?

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Pauline de Waele, rédactrice en chef de La Revue des Comptoirs, décrypte l’actualité du secteur.

Pauline de Waele
Pauline de Waele © Au Cœur des Villes

Alors que partout en France la mobilisation contre la réforme des retraites s’intensifie, les priorités du secteur sont ailleurs. Les professionnels affrontent, bien sûr, les conséquences de l’inflation, et donc la hausse du prix de l’énergie, mais doivent également faire face à la pénurie de personnel. Dans ce contexte, le projet de loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », qui sera débattu au courant du mois de mars au Parlement, présente un enjeu majeur. Considérer les métiers de la restauration et de l’hôtellerie comme en tension par le Gouvernement faciliterait le recrutement de personnel étranger. Il est difficile d’avoir des chiffres précis, mais il semblerait qu’au moins 20 % du personnel du secteur soient concernés. Si l’on peut pousser un soupir de soulagement à la perspective de la création d’un titre de séjour pour ces travailleurs sans papiers, il faut impérativement que la personne recrutée y reste.

Pour empêcher l’abandon ou la reconversion de celle-ci, l’une des solutions avancées est que la profession dans laquelle elle œuvre devrait être inscrite sur le titre de séjour. Autre piste, la formation professionnelle. L’Umih a évoqué une idée intéressante selon laquelle France Compétences serait en mesure d’allouer plus de ressources pour former correctement les nouvelles recrues et les rendre compétitives dans les six mois à venir. Une façon de fidéliser et de ne pas retomber dans les mêmes écueils qu’aujourd’hui. Toutefois ne nous méprenons pas, si ce projet de loi est crucial, il ne s’agit pas pour autant d’une solution miracle. Cette seule mesure ne sera pas suffisante pour rendre ces métiers attractifs. On en revient aux problèmes structurels, à savoir les conditions de travail et la rémunération. C’est tout un système que l’on doit repenser en profondeur pour gagner en attractivité. La formation professionnelle a, là aussi, une carte à jouer pour conquérir des personnes disponibles mais qui ne s’intéressent pas au secteur actuellement.

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