Fréquentation : à Paris, un nouvel été noir

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Déserté par ses habitants et par les touristes étrangers, Paris vit un nouvel été noir. Le secteur CHR enregistre des baisses de fréquentation importantes.

Comme en 2020, les touristes étrangers ont largement boudé Paris. La ville lumière fait face à une deuxième saison touristique dramatique, au plus grand désespoir des professionnels du secteur de l’hôtellerie-restauration. « En juillet, nous avons fait un petit mieux qu’en 2020 mais toujours à -25 % par rapport à 2019. Cela reste une activité extrêmement dégradée. En ce qui concerne août, il est un peu tôt pour tirer des conclusions mais c’est moins bon que 2020. L’année dernière était déjà catastrophique, à Paris, avec – 60 % en hôtellerie. Ce sont deux mois à oublier », se désole Pascal Mousset, président du GNI Île-de-France. L’Office du tourisme et des congrès de Paris estime qu’il y a eu entre 3,6 et 4,7 millions de touristes dans le Grand Paris entre juin et août. Ils étaient 2,6 millions en 2020 et 10,2 millions en 2019. « En 2021, c’est pire car nous n’avons pas cette insouciance qui a rythmé le mois d’août 2020. Dès fin juillet, la quatrième vague était installée et des restrictions étaient imposées. Dans le même temps, le gouvernement américain déconseillait à ses concitoyens d’aller en France », note Pascal Mousset.

Pas de touristes ni de Parisiens 

En plus de l’absence de touristes étrangers, Paris, comme en 2020, s’est vidé de ses habitants. Après de longs mois de confinement, ces derniers ont préféré prendre le large. Un nouveau coup dur pour les CHR de la ville lumière. « Il y a eu une désaffection de Paris par les Parisiens, comme l’année dernière. Beaucoup sont partis en vacances et le télétravail reste la norme. C’est catastrophique pour Paris. La capitale est vide. De nombreux hôtels ont préféré fermer parce qu’il n’y avait pas de demandes de réservation. Certains restaurants ont fait de même. Ils manquaient de personnel ou alors ils ont préféré donner des congés à tous leurs collaborateurs parce qu’ils leur en devaient depuis le début de l’année », explique le président du GNI Île-de-France. « Il y a un vrai contraste avec la région PACA qui a repris des couleurs durant l’été. Nous, à Paris, nous n’avons pas retrouvé nos chiffres d’affaires normaux depuis mars 2020 », poursuit-il. 

Des inquiétudes pour le futur

Cette nouvelle saison estivale noire assombrit encore un peu plus l’avenir de certains établissements parisiens. Bon nombre d’entre eux risquent de ne pas se relever. « Les indicateurs des organisations professionnelles du secteur touristique indique qu’il n’y aura pas de retour normal avant 2023. Nous espérons donc un retour des touristes étrangers pour la Coupe du Monde de Rugby. Cela fait quand même deux ans à venir, sachant que les aides vont bien finir par s’arrêter. De plus, à Paris, il y a la problématique des loyers car ils sont très élevés. Même s’il vous manque 10-15 % de votre chiffre d’affaires, vous perdez de l’argent. Il faut 100 % du CA pour s’en sortir », conclut Pascal Mousset. 

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