Regiøn séduit la petite couronne

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En lançant Regiøn, un concept de brasserie mettant à l’honneur l’héritage culinaire des régions de France, Christophe Pradeau, Germain Cazaux et Alban Le Biez ont eu le nez creux. Devant le succès rencontré, les trois associés ouvrent une seconde adresse. Après Clichy, Regiøn s’installe ainsi à Asnières.

Le communicant Christophe Pradeau a ajouté une corde à son arc. Alors qu’il continue de piloter son agence de marketing et communication aux côtés de son épouse Mia Pradeau, l’homme a enfilé, en 2019, une autre casquette, celle de restaurateur. Avec ses deux associés Germain Cazaux et Alban Le Biez, Christophe Pradeau a lancé Regiøn, un concept de « brasserie accessible » qui a éclos en banlieue parisienne, à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). « J’assure les relations avec les fournisseurs tandis que Germain Cazaux s’occupe de l’opérationnel avec moi. Alban Le Biez dispose quant à lui d’une entreprise de BTP, ce qui nous a permis d’effectuer les travaux de l’établissement à moindre coût », détaille Christophe Pradeau. Un atout non négligeable car, là où certains restaurateurs sont contraints de débourser d’importantes sommes pour créer leur concept, le concours d’Alban Le Biez, et son entreprise de BTP, a permis de n’injecter que 35 000 € dans les travaux. « Nous nous sommes aussi rapprochés des mairies de Clichy et d’Asnières, ce qui nous a permis d’obtenir, à Clichy, un local préempté », commente le restaurateur.

Chez Regiøn, le service est continu et, dès le matin, le restaurant propose des cafés issus de torréfacteurs indépendants, des thés, des pâtisseries maison, etc. Le midi, ce sont les plats traditionnels régionaux qui sont mis à l’honneur (poulet basquaise, bœuf bourguignon, petit salé aux lentilles, blanquette de veau, risotto, choucroute ou tarte salée), tandis que le soir, l’accent est mis sur l’apéritif avec des assiettes à partager. La première unité a ouvert en juin 2019 en lieu et place d’un Subway et a bénéficié d’importants travaux avec une décoration axée sur les matériaux bruts : « Nous avons voulu casser les codes de la restauration classique, en évitant d’avoir quelque chose de trop froid ou au contraire de trop chic. Il faut s’adapter à la mixité de clients qui compose Clichy. » La clientèle est ainsi variée, mêlant jeunes et moins jeunes durant les différents moments de consommation de la journée. Le trio pratique des tarifications douces. Le midi, les plats sont facturés entre 6,50 € et 12 € et le soir le créneau de l’apéro est parfaitement exploité ; le but étant d’occuper tous les moments de consommation de la journée.

Pour serrer les coûts, les trois associés ont pensé un modèle hybride mêlant restauration rapide et traditionnelle. « Nous n’avons pas de chef et travaillons à partir de fiches techniques. Nous préparons tout le matin et, pour la VAE, nous faisons de la remise en température. Quand le service se fait sur place, il suffit simplement de préparer les assiettes », dévoile-t-il. Cette approche correspond à l’essence même de Regiøn : mettre en avant les produits et non des assiettes trop élaborées. Hors crise sanitaire, le ticket moyen atteint 14 € le midi et 20 € le soir. « Le créneau de l’apéritif cartonne, s e félicite Christophe Pradeau. J’avais peur que notre concept manque de lisibilité, mais ce n’est pas le cas. La fréquentation est bonne à tous les moments de la journée. » L’unité de Clichy est un petit porteur de 32 places assises complétées par 35 places en terrasse. Les trois associés ont négocié avec la mairie de Clichy pour bénéficier d’une extension. Lors de la réouverture, ils pourront installer une soixantaine de clients à l’extérieur de leur établissement.

« Le retour de la clientèle et la volonté de répondre à une demande de quartier nous ont poussés à ouvrir une deuxième unité à Asnières », justifie Christophe Pradeau. Ce dernier entend donc se développer en banlieue. Le département des Hauts-de-Seine est privilégié avec un deuxième Regiøn qui ouvrira ses portes au mois de juin. Le trio souhaite, d’ici à 2024, disposer de quatre ou cinq unités. Mais ils n’ont pas pour projet d’ouvrir leur concept à la franchise. Ils souhaitent conserver une grande proximité avec leur clientèle et, surtout, garder un esprit bistrot de quartier. Une composante qui pourrait leur échapper si, d’aventure, ils optaient pour le développement en franchise. « L’idée n’est pas d’en avoir 50, mais de développer l’enseigne paisiblement », tranche-t-il. Après avoir éprouvé la VAE et la livraison le midi (en moyenne, 40 plats sont commercialisés le midi), les trois associés appellent de leurs vœux la réouverture. Selon leurs prévisions, la clientèle devrait être au rendez-vous, au détriment des différents acteurs de la livraison.

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