Jusqu’en 2019, les fêtes de Noël et la fin d’année représentaient une incroyable opportunité pour les restaurateurs, qui accueillaient de plus en plus de dîners festifs, aux additions alléchantes. La crise sanitaire et les mesures gouvernementales ont transformé ces habitudes de consommation. Explications.
Avant la crise sanitaire, l’approche des fêtes était connue comme un moment clé de la restauration hors domicile. Jusqu’en 2019, la restauration commerciale vivait ce mois de décembre au rythme des repas conviviaux et festifs. D’après The NPD Group, qui analyse les données de la restauration, 40% des interrogés citaient la convivialité comme principale motivation de ces repas, contre 34% le reste de l’année.
Les périodes des fêtes voyaient « traditionnellement le ticket moyen progresser de 10-15% en restauration rapide et en restauration à table, à la faveur de groupes plus importants et de commandes plus généreuses ». L’addition des dîners en restauration assise augmentait de 13% avec un ticket de 63 euros contre 55 euros le reste de l’année.
Les courses de Noël favorisaient également énormément la restauration rapide, « notamment les chaînes de burgers qui gagnaient trois points en part de marché, enregistrant 13% des dépenses en RHD contre 10% le reste de l’année ».
Quel est le bilan attendu pour 2021 ?
Les analyses de The NPD Group révèlent que « par comparaison avec 2019, le marché a reculé de 22% en valeur au global entre août et octobre 2021, mais il a augmenté de 5% par rapport à 2020 ». Les dîners au restaurant restent donc ralentis car marqués par la crainte d‘une reprise épidémique, le passe sanitaire et l’inflation. Pour preuve, « bien qu’elle soit en augmentation de 26% sur ce trimestre par rapport à 2020, la consommation sur place atteint seulement 60% de son niveau de 2019, avant Covid ». Et bien que les consommateurs retrouvent petit à petit les habitudes de la restauration à table, la livraison et la vente à emporter continuent d’avoir le vent en poupe et de monopoliser une grande partie du marché.
Maria Bertoch, experte Foodservice France au sein de The NPD Group déclare : « Pour le mois de décembre 2021, nous projetons un recul de 22% en valeur par rapport à 2019. Même si cela représente une croissance de 50 % par rapport à 2020, on voit bien que le marché de la RDH a été considérablement modifié par 18 mois de crise sanitaire et n’est pas complètement revenu au vert. » Elle ajoute à cela que les habitudes de consommation ayant évolué, il ne serait pas étonnant de voir fleurir à nouveau les usages du confinement, tels que les comptoirs extérieurs.
L’experte de The NPD Group conseille également aux restaurateurs de « proposer des expériences client gustatives et émotionnelles décuplées, difficiles à recréer à domicile, comme des menus thématiques et des animations en établissement ». Entre les mesures gouvernementales et le passe sanitaire, Maria Bertoch voit cela comme la seule et unique solution « pour créer un climat festif dans ce contexte tendu. »