Prohibition : un lycée hôtelier servirait des repas clandestinement

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Selon les informations recueillies par Mediapart, le lycée hôtelier catholique Albert de Mun dans le 7e arrondissement de Paris est ouvert au public chaque jour pour le service du midi. Une fronde commence à monter au sein des élèves, qui se sentent « mis en danger » et dénoncent une « concurrence déloyale ».

Dressage

Le restaurant d’application du lycée hôtelier privé sous contrat avec l’État, La Table d’Albert ne devrait, en principe, pas accueillir de public depuis le 29 octobre dernier. Seuls les élèves de l’établissement et le personnel peuvent y être servis, en vue de « construire en interne des scénarios pédagogiques adaptés ». Pourtant, malgré la fermeture administrative des restaurants, le directeur aurait demandé aux élèves de continuer les services du midi pour le public extérieur.


Mediapart a recueilli le témoignage de plusieurs élèves de l’établissement, d’un membre du personnel et a pu visionner une vidéo tournée lors du service du 27 janvier dernier. Le site d’information a aussi pu consulter le cahier de réservation, où les noms inscrits n’appartenaient pas au personnel éducatif.

Le directeur du lycée Patrice Hauchard dément catégoriquement. « Les clients sont des adultes de l’établissement, il n’y a aucun public extérieur qui est accueilli au sein de notre restaurant. Je ne fais rien du tout qui soit contraire à la loi », assure-t-il. Pourtant, monseigneur Benoist de Sinety, vicaire général du diocèse de Paris, a confirmé y avoir déjeuné le 28 novembre dernier, tout comme Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, qui s’y est rendu en janvier. Par ailleurs, Mediapart a pu réserver deux tables pour le mois de mars, une fois directement par téléphone et une autre par mail. « C’est complet tous les jours jusqu’au 24 mars prochain et nous sommes fermés pour les vacances », aurait précisé l’agent d’accueil.

Un vent de fronde

« Depuis deux semaines, les étudiants en cuisine protestent en disant que c’est une concurrence déloyale vis-à-vis des restaurants contraints de rester fermer », dénonce un des élèves interrogés par Mediapart. Selon eux, la classe des BTS2B, les élèves cuisiniers, a menacé de ne plus servir si l’établissement continuait à accueillir du public extérieur. « Pourquoi aurait-on le droit de servir des clients et que le lycée s’enrichisse sur le dos des autres ? En temps normal, on fait des stages dans des bons restaurants, imaginez qu’ils apprennent ça », regrette un autre.

Fermeture des restaurants clandestins

En fin de semaine dernière, la préfecture de police a annoncé avoir découvert 24 restaurants clandestins. Ceux-ci ont fait l’objet d’une fermeture administrative de 15 jours.  

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