De Mancey à Saint-Maurice-de-Satonnay, en passant par Cortambert ou Farges-lès-Mâcon, la Cave de Lugny couvre avec son vignoble 25 communes du Mâconnais, en Saône-et-Loire. Logiquement, ce terroir se trouve bien représenté dans sa gamme, avec 20 AOC de Bourgogne présentes, parmi lesquelles mâcon-villages, mâcon-lugny ou crémant-de-bourgogne. La production de la structure coopérative s’élève ainsi à 80000 hl en moyenne, pour un total de 6,5 millions de bouteilles commercialisées. De plus, le vignoble s’étend sur près de 1200 ha, principalement composé du chardonnay, ce dernier cépage représentant 80 % de la production.
En outre, le crémant de Bourgogne atteint 20 % de la production, avec 1,2 million de bouteilles par an. Il constitue d’ailleurs l’ADN de la maison. La marque Sainchargny a ainsi été lancée en 2018 pour représenter ses différents crémants. Cependant, la Cave de Lugny a connu un long cheminement pour en arriver là. En effet, l’entreprise, qui possède son nom actuel depuis 1987, est issue de la fusion, en 1966, de la Cave coopérative de Saint-Gengoux-de-Scissé, créée en 1926, et de celle de Lugny, fondée en 1927. La Cave coopérative de Chardonnay, née en 1928, a enfin rejoint le groupement en 1994. Au total, 200 familles de vignerons composent la structure coopérative, qui dénombre 57 salariés à l’année.
La cave de Lugny : une histoire riche
L’histoire de la coopérative se trouve particulièrement liée aux lieux-dits. « En 1962, un souci est repéré sur le plateau des Charmes, sur la commune de Lugny. Les pieds de vignes sont alors arrachés et du chardonnay est planté alors qu’il n’y avait à l’origine que du gamay dans le Mâconnais », raconte Marjorie Brayer, responsable marketing. Le lieu-dit est alors isolé, ce qui en fait « le premier du Mâconnais ». La centaine d’hectares permet de produire une « cuvée phare en qualité », le Mâcon-Lugny Les Charmes, dont le millésime 2022 a constitué la soixantième récolte. L’essor de la cave est notamment venu de cette cuvée. En effet, deux importateurs perdus dans le brouillard découvrent par hasard la cave ainsi que le millésime 1974 des Charmes. Cet épisode entraîne une forte exportation, qui « a obligé la cave à se moderniser et a donné un coup de boost pour monter en qualité, en rigueur, et se structurer comme un opérateur de bouteilles alors que la cave était un opérateur essentiellement de vrac jusque dans les années 1970 », poursuit Marjorie Brayer.
Depuis, les cuvées révélant les lieux-dits se sont développées: Mâcon-Lugny Cœur de Charmes, Mâcon-Lugny La Carte, Mâcon-Péronne en Chassigny, Mâcon-Chardonnay Les Béluses. Mais également Les Genièvres, en mâcon-lugny, qui est destiné à la maison Louis Latour, et Les Crays, dans la même appellation, quant à lui attribué à Joseph Drouhin. C’était aussi le cas du Mâcon-Lugny Saint-Pierre, qui était réservé à Bouchard Père et Fils, jusqu’au millésime 2021 inclus. Ainsi, la Cave de Lugny s’occupe désormais de la distribution des 150000 bouteilles de la cuvée parcellaire, exclusivement dédiée au secteur traditionnel des cavistes et CHR. D’ailleurs, la Cave de Lugny ambitionne de se positionner davantage sur ce secteur. « Nous sommes très présents en GMS et à l’export, mais peu en CHR. Or, il existe une vraie demande et il y a une carte à jouer sur les CHR », estime ainsi Stéphane Garrigue, directeur général. L’export représente, en outre, 55 % des ventes, avec comme principaux marchés le RoyaumeUni, les États-Unis et la Belgique.
