Un an à l’épreuve du Covid avec Jeremy Tascher, directeur de développement Eckes-Granini

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Après avoir traversé un tunnel de plus d’un an, entre inactivité et réouverture sous contrôle, les cafés-restaurants voient le bout du tunnel. Cette période pénible a laissé des séquelles mais aussi ouvert de nombreuses opportunités. Nous sommes partis sur le terrain pour prendre le pouls de cette profession convalescente. Entretien avec Jeremy Tascher, directeur de développement Eckes-Granini en France.

La douche écossaise : Le pire moment de découragement ? Le meilleur souvenir?

Le pire fut la détresse de la filière allant du distributeur au point de vente. Les acteurs CHR ont vécu le pire moment de leur histoire entrepreneuriale, 90 % de leur CA s’est évaporée pour la plupart. Être observateur de ce marasme fut le plus difficile. Le meilleur souvenir est lié à la réouverture en juin dernier. La fréquentation était phénoménale, c’était réellement un moment unique, nous n’aurions jamais imaginé que ça atteindrait ces niveaux-là. Cette fidélité de la part de la clientèle, la manifestation du plaisir de partager un repas et un verre a généré une énergie positive pour tous les acteurs de ce marché.

Adaptation : Qu’est-ce qui a changé chez vous durant cette parenthèse? 

Le premier élément à souligner est l’investissement de la famille Eckes-Granini et de tous les collaborateurs. On a beaucoup échangé et tout le monde a fait preuve de beaucoup d’agilité dans les prises de décision. Cette crise a révélé la solidarité de notre entreprise, notre capacité à agir rapidement, à trouver les leviers pour s’adapter à cette période dégradée.

Passion du métier : Comment avez-vous entretenu la flamme ? L’esprit d’équipe a-t-il résisté à l’épreuve ?

Cette situation a confirmé plusieurs éléments. D’abord l’appartenance des hommes et des femmes qui composent l’entreprise ainsi que leur investissement et motivation à toute épreuve. Par ailleurs, concernant la relation avec nos clients, au lieu de nous éloigner, on a gagné en proximité. Notre capacité à nous diversifier et à aller sur de nouveaux marchés s’est décuplée. La crise a fait évoluer notre champ d’action : nous sommes davantage sur de la projection avec l’idée de proposer des produits au bon moment et sur de nouveaux circuits.

Le côté positif : Et si la crise avait aussi du bon ? Finalement, quel(s) enseignement(s) tirez-vous de cette crise ? 

Elle a soudé les équipes. Nous en sortons plus fort humainement, même si on va encore subir longtemps les conséquences économiques de cette crise. Comme disait Darwin, ce ne sont pas les espèces les plus intelligentes qui survivent, ce sont celles qui s’adaptent. Cela a été notre mot d’ordre. On est sur le bon chemin mais on prône aussi l’humilité. Quand on ne sait pas, il faut rester humble.

Comment entrevoyez-vous l’avenir

Déjà à court terme, on ressent l’énergie positive de nos clients. Les commandes affluent, tout le monde s’est mis en ordre de marche. Pour le reste, on se pose des questions. Quel sera notre avenir au-delà de l’été ? Allons nous revivre des stop & go, les vaccins seront-ils bénéfiques ? Ce que je sais néanmoins c’est que les fondations du CHR sont solides, ce secteur fait partie de notre culture, on doit capitaliser là-dessus. Il sera impératif de continuer à s’adapter, ce qui passe par la digitalisation, la proposition de produits de qualité et le renforcement de la vente à emporter. L’enjeu est de proposer un service aussi parfait en livraison et VAE qu’à table. Le producteur va devoir s’adapter aux nouvelles attentes. Par exemple, pour Pago on va pouvoir proposer le format 33 cl en PET pour la VAE en sus du format à table de 20 cl.

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